Saoudi El Amalki
On croyait que c’était une détonation mouillée à effet inoffensif, un coup de foudre éphémère oudu tape à l’œil de prestige laconique. Eh bien non,ce n’est pas du tout le cas, cette fois-ci ! L’USFP et le PPS semblent détenir le sérieux par les cornes et raffermir leurs retrouvailles, à brides abattues. Après l’entrevuesolennelle des leaders respectifs où ils ont rendu publique la déclaration politique de leur alliance ravivée par la commission mixte de suivi, ils ne cessent de réitérer leur volonté de rapprocher davantage leurs points d’accointance et de ce fait, repousser le plus loinpossible leurs divergences. Pour ce faire, ils mobilisent pour de bon, leurs affluents féminin, juvénile, sectoriel ettransmettent le mot d’ordre central aux sections locale, provinciale et régionaleen vue de vivifier sur place cette nouvelle accolade de deux partis dont le référentiel idéologique socialiste appelle au bien-fondé de cette initiative historique. Tant bien pour une Nation traditionnellement acquise au principe monarchique démocratique et pluraliste, à un moment crucial de son parcours,au sein duquel le débat politique diversifié tend à s’estomper en faveur de la pensée et surtout de l’actionentachée de platitude et d’immobilisme. Jamais l’Exécutif et sa majorité drue et prolifique ne se cassentla tête des’évertuer à mettre en branle un discours large sur le devenir du pays en termes d’échanges dans les diverses sensibilités ! Et même quand le gouvernement tient la route pour telle ou telle approche, il se dérobe à expliquer, argumenter et convaincre le citoyenà proposdes démarches et projets dont la quasi-totalité relève de la vision Royale. En revanche, l’initiative commune que suggèrent l’USFP et le PPS paraît se focaliser sur les grandes questions qui taraudent le pays au plan politique et institutionnel. Ils y vont de front en sollicitant une large interchangeabilité dans le camp des forces nationales et progressistes. Il y va de l’intérêt de notre pays qui a beaucoup plus d’ascendant à réunirdesélites à fibres politiques que technocrates à relever les défis nécessitantun débat politiqueédifiant et exhaustif. On citera à cet effet, les résolutions du Nouveau Modèle de Développement (NMD) auxquelles les entités de la société marocaine, toutes tendances réunies, ont fortement contribué. A-t-on pris la peine depasser au crible ses recommandations de haute qualité, à travers les politiques publiques mises à contribution ? Déploie-t-on l’effort de mettre en débat public les procédés à s’approprier afin de fructifier toute la nomenclature intellectuelle et analytique de ce document qui renferme le fruit d’une large implication des constituantes de la Nation ? Rien de tout cela puisqu’on se contente de vaquer aux obligations quotidiennes comme si on était un groupement declub endogène et non un Exécutif à responsabilité politique exogène.Le PPS et l’USFP donnent l’impression de secouer le cocotier et jeter la pierre dans la mare pour une meilleure vie politique au service de la Nation et du Peuple.