Faut-il souscrire à Marsa Maroc?

Outre les grandes caractéristiques de son introduction prochaine à la bourse de Casablanca, Marsa Maroc a exposé mercredi 15 juin ses forces stratégiques à même de favoriser la souscription du futur titre.

En effet, Marsa Maroc présente deux raisons majeures pour y souscrire.  Primo, la société se veut le leader de la manutention portuaire au Maroc avec une part de marché avoisinant les 45% du trafic national en 2015. En 2015, elle a réalisé un chiffre d’affaires de près de 2,2 milliards de DH en traitant un trafic global de 35 millions de tonnes.  A fin décembre dernier, Marsa Maroc comptait 1,4 milliards de DH de cash et 600 millions de DH actuellement.  «Ce cash permettra à la société de lever facilement des fonds et de mobiliser rapidement les financements nécessaires pour améliorer l’activité», a fait savoir Idriss Berrada, directeur général chez Attijari Finances Corp.

Secundo, Marsa Maroc ambitionne de se développer sur le marché international pour devenir à terme un opérateur portuaire de référence à l’échelle régionale. Ainsi, sa stratégie vise non seulement à maintenir la société en tant que leader du secteur portuaire national mais aussi à relever le défi de son développement à l’international, notamment en Afrique. «Si l’objectif à terme est de se positionner en tant qu’opérateur régional de référence, 95% des échanges commerciaux passent déjà par des ports. La tâche devrait de ce fait ne pas se révéler trop difficile» explique I. Berrada. Pour sa part, Mohammed Abdeljalil, président du directoire de Marsa Maroc déclare : « nous avons identifié un nombre d’opportunité en Afrique. Il s’agit encore des contrats espérés».

Marsa Maroc exclut la Samir de son activité

Par ailleurs, Marsa Maroc est optimiste pour ses indicateurs financiers post introduction en bourse, malgré une revue à la baisse du chiffre d’affaires et du résultat net. Celui-ci devrait s’établir en 2016 à 2,09 milliards de DH contre 2,17 milliards de DH en 2015. Cette baisse est liée aux importations de pétrole brut de la Samir au port de Mohammedia suite à l’arrêt de la raffinerie Samir. « Nous ne considérons pas une reprise de l’activité de la SAMIR dans notre business plan » avance I. Berrada. Et de poursuivre : « ça ne veut pas dire qu’on y croit pas,mais l’une des plus fracassantes entrées en bourse ne devrait toutefois pas se voir impactée par le raffineur ». De son côté, le résultat net attendu, en 2016, ressort à 218 millions de DH, en baisse de 41,9% en lien avec l’ouverture du Terminal de Casablanca.  A ce titre, M. Abdeljalil a tenu à préciser que la société prévoit un budget d’investissement de 10 milliards de DH sur les dix années à venir. « Ce montant pourrait augmenter nos résultats, ce qui n’est pas prévu dans le business plan » ajoute-t-il.

Une valorisation de 4,77 MMDH

En termes de caractéristiques de cette introduction en bourse, Marsa Maroc va intégrer le premier compartiment par cession d’actions. Il s’agit d’une opération de près de 2 milliards de DH, soit l’entrée en bourse la plus importante que le marché bousier marocain ait connue, depuis 2009. La valorisation de la société ressort à 5 milliards de DH correspondant à une valeur par actions de 68,5 DH. Toutefois, une décote de 5,1% a été considérée pour aboutir à une valorisation de 4,77 milliards de DH servant de base aux prix de référence de l’opération qui est de 65 DH par action. La période de souscription aura lieu du 20 au 30 juin 2016 avec une possibilité de clôture anticipée le 23 juin 2016.

Signalons, enfin, que l’opérateur portuaire vise, à travers son introduction en bourse, à institutionnaliser Marsa Maroc en associant de nouveaux partenaires au capital et accroître sa notoriété et sa proximité auprès, entre autres, des investisseurs institutionnels, des partenaires et du grand public. Aussi, l’objectif est de faciliter le recours à des financements externes grâce à un accès direct aux marchés financiers, partager avec le grand public les perspectives de la Société, renforcer la gouvernance de la Société ainsi que la politique de transparence et de performance dans laquelle elle s’inscrit et  associer les salariés au développement de leur entreprise et partager avec eux les fruits de la performance.

Kaoutar Khennach

Top