Le monde l’avait découvert à travers son roman à succès : «Le Tambour». Une Œuvre qui a fait, pour la petite histoire, le tour du monde, et qui a été adaptée par la suite au cinéma. Il s’agit là de l’écrivain et artiste allemand, Günter Wilhelm Grass.
En effet, le Prix Nobel de Littérature a recouru à l’écriture pour extérioriser et explorer une expérience aussi bien douloureuse qu’amère; celle de la situation traumatique du nazisme qu’avait vécue son pays à un moment donné de l’Histoire. En écrivant, il a pensé et pansé les maux du passé et est arrivé à dénoncer les injustices et les violences que l’Homme encaisse. Chaque œuvre a son contexte, les circonstances de sa naissance, mais aussi et surtout sa source d’inspiration. Dans cette perspective, l’œuvre de Grass qu’on pourrait considérer à la fois baroque et ironique est, avant tout, un retour en arrière à ses origines germano-polonaises.
Secundo, entre réalisme et mythe, l’écrivain braque ses projecteurs sur les zones d’ombre de son Histoire, sur les déchirures de la Mémoire et le sentiment de culpabilité qui le hantent. Incontestablement ! Günter Wilhelm est aujourd’hui une des figures emblématiques et auteurs germanophones majeurs de la seconde moitié du XXe siècle. Certes, ses œuvres font parler de lui, mais aussi ses prises de position politiques, dont il est à la fois objet et sujet de plusieurs polémiques et controverses en Allemagne et même ailleurs. Il a été positionné politiquement à gauche !
L’écrivain a grandi dans la religion catholique. Eternel voyageur, Grass est parti à la quête de nouveaux horizons de la création et de la créativité. Il traversa l’Europe…puis entama une nouvelle aventure artistique dans le domaine de la sculpture et les arts plastiques pour prendre sa vie en main ; en vendant ses sculptures et gravures.
De la sculpture de la matière à la sculpture des mots. Günter Wilhelm Grass se mettait à l’écriture en écrivant au début de sa carrière littéraire des poèmes avant de s’aventurer dans la rédaction d’un roman dont la trame est puisée essentiellement dans sa propre jeunesse.
Du coup, c’est en 1955 que l’auteur rejoint le groupe d’écrivains allemands « Groupe 47 » et devenait plus proche à ce mouvement littéraire qui a vu le jour en Allemagne dans la période de l’Après-guerre. Günter avait su s’exprimer avec les genres littéraires ; de la poésie au roman en passant par le théâtre. Il faut rappeler que « Le Journal des coquecigrues » est son premier Recueil de poèmes édité en 1956. Par la suite, il s’est intéressé aux planches en éditant deux pièces de théâtre qui ont marqué son parcours d’écrivain : « Tonton » et « La Crue ».
Fasciné par la ville Lumière, il a séjourné à Paris où il envisageait de parachever son chef-d’œuvre « Le Tambour ». Un séjour qui lui a permis de faire la connaissance des intellectuels français, de découvrir le mouvement littéraire du nouveau roman, de tisser des liens amicaux avec le poète et traducteur roumain de langue allemande Paul Celan; ce dernier lui ayant fait découvert les écrits de l’écrivain français humaniste de la Renaissance, François Rabelais. Il a pris position pour l’écrivain de l’Etranger et la peste, Albert Camus ; notamment dans le fameux conflit avec Jean-Paul Sartre. Engagé pour les bonnes actions culturelles, Grass a été à l’origine de plusieurs initiatives culturelles et artistiques. C’est lui d’ailleurs qui a été en 2001 derrière l’idée de la construction d’un musée germano-polonais où les œuvres et objets d’art dérobés par les nazis seront exposés. Quatre ans plus tard, Grass a pris l’initiative de réunir une brochette d’écrivains à la ville de Lübeck. Il y crée un cercle d’auteurs et de rencontres littéraires.
L’homme a laissé une œuvre importante. Un tas de belles choses à lire dont «Le Chat et la Souris», «Les Années de chien», «L’Appel du crapaud», «Le Journal d’un escargot», «Mon siècle», «Le Turbot», «La Ratte», et «Une rencontre en Westphalie».
M.N.Y