Hausse du droit d’importation sur le blé

Le Conseil de gouvernement a décidé d’augmenter de 65% les droits de douanes appliqués sur l’importation du blé tendre et ses dérivés.

La mesure qui devient effective le 15 juin et se poursuivra jusqu’à 15 août prochain vise à encourager l’utilisation de la production nationale et épuiser le stock  évalué à 17 millions de quintaux à mi mai 2016. La question qui se pose toutefois est de savoir si les minotiers vont suivre malgré leur préférence confirmée pour le blé importé.

C’est une mesure positive pour protéger la production nationale estime,  Abbès Tanji, chercheur agronome qui précise que le maintien des droits d’importations à un niveau assez élevé doit être appuyé même en cas de bonne année agricole. Cette mesure, poursuit-il permet de valoriser le blé local et de garantir des niveaux de prix raisonnables pour le quintal de blé sur le marché national (300 dirhams le quintal).

Tanji a rappelé toutefois, que la saison agricole actuelle a été une année de production très faible et que même le rendement évalué à 33 millions de quintaux annoncé par le gouvernement est difficile à atteindre étant donné les conditions climatiques très sévères marquées par une sévère sécheresse qui a frappé la totalité des céréales des zones pluviales.

Dans ces conditions, le Maroc, explique notre interlocuteur, est obligé de recourir à l’importation pour combler le déficit. D’habitude, on importe moins de 50% de la production nationale de blé tendre, blé dur, orge et maïs. Cette année on va importer bien plus de la moitié.

Si la mesure de revoir à la hausse les barrières douanières exigibles pour importer le blé tendre est qualifiée de positive, la sensibilisation des minotiers pour écraser en priorité la production nationale doit aller de pair avec la nouvelle procédure d’importation. Tanji  propose dans ce sens la formule selon laquelle les minoteries  écrasent  les deux variétés de blé local et importé.

Le nouveau  taux de douane permettra selon le gouvernement,  la stabilisation du coût des importations de blé tendre qui va osciller entre 280 et 285 dirhams par quintal.  On rappelle, par ailleurs, que le volume du stock comptait environ 17 millions de quintaux à mi-mai 2016, soit 4 mois ou plus des besoins des minoteries industrielles.

Fairouz EL Mouden

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