C’est parti. L’Exécutif, nommé par le Souverain le 5 avril, devra incessamment passer à l’action. Mais, il va falloir réussir le «grand oral». En effet, ce sera ce mercredi 19 avril 2017 que le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani devra présenter son programme gouvernemental devant les deux Chambres du parlement, conformément à l’article 88 de la Constitution.
Ce programme, qui devait «dégager les lignes directrices que le gouvernement se propose de mener dans les divers secteurs de l’activité nationale», sera ensuite débattu par les membres des deux Chambres avant d’être soumis au vote uniquement des députés de la Chambre des représentants.
Ce vote à la majorité absolue des membres de la première Chambre signifie la «confiance» de l’institution législative qui se traduit par l’investiture du gouvernement, selon les dispositions de l’article 88 de la Constitution. Et puisque le gouvernement est composé d’une coalition gouvernementale formée de six partis politiques, totalisant 240 députés sur les 395 composant la première Chambre, ce vote ne sera qu’une formalité législative pour se conformer aux dispositions constitutionnelles. Juste après l’investiture, le gouvernement sera appelé à rattraper le temps perdu, en validant la loi de finances 2017, conformément à l’article 3 de la loi organique N° 130-13 relative à la loi de finances. De même, les orientations de la loi de finances pour l’année 2018 devront êtres cadrées et approuvées dans les délais impartis.
Car, selon l’article 47 de la loi organique relative à la loi de finances, «le ministre des finances expose, avant le 31 juillet, aux commissions des finances au parlement, le cadre général du projet de loi de finances de l’année suivante». En parallèle à cet agenda constitutionnel, le gouvernement s’attèlera à concrétiser son programme sur le terrain en vue de répondre aux attentes des citoyennes et des citoyens. Ce programme, mis en place par une commission de la majorité, devra comporter la touche de chaque parti politique de la coalition gouvernementale, formée du Parti de justice et de développement, (PJD), le Rassemblement national des indépendants, (RNI), le Parti du progrès et du socialisme, (PPS), l’Union socialise des forces populaires, (USFP), le Mouvement populaire, (MP), et l’Union constitutionnelle, (UC).
Pour le PPS, la couleur a été annoncée par ses ministres dans leurs déclarations, juste après leur nomination par SM le Roi Mohammed VI. Pour Nabil Benabdallah, ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la politique de la ville, «le nouveau gouvernement continuera le processus de réforme et de démocratisation, consolider l’économie du pays, renforcer la production des richesses et assurer leur répartition équitable sur la population.
«Nous déploierons tous nos efforts pour donner l’impulsion démocratique et de réforme attendue par le peuple marocain dans différents domaines» et ce, «dans l’objectif de réaliser davantage de développement économique et de justice sociale et plus de libertés et de droits au profit de l’ensemble des femmes et des hommes du Maroc», a souligné le ministre. Dans le secteur de la Santé, le ministre, El Houssein El Ouardi a bien tenu à préciser dans une déclaration juste après sa nomination que son deuxième mandat à la tête du ministère de la Santé sera consacré à la poursuite des chantiers lancés et l’investissement dans les ressources humaines. Les revendications du personnel du secteur de la santé publique seront satisfaites, a-t-il déclaré.
Dans le même sens, Charat Afailal, secrétaire d’Etat auprès du ministre du Transport, de l’Equipement, de la Logistique et de l’Eau, chargée de l’Eau, a déclaré que la priorité doit être accordée à la justice sociale. Après l’investiture, l’heure de l’action sonnera.
B. Amenzou