La demande intérieure, toujours principal levier de croissance

Au moment où l’économie mondiale poursuit sa trajectoire de croissance modérée, celle du Maroc affiche un dynamisme enviable, bien que les prévisions aient été revues à la baisse. La nouvelle note de conjoncture de la Direction des Etudes et des Prévisions Financières (DEPF), relavant du ministère de l’Economie et des Finances, attribue la santé de l’économie nationale à la vigueur de la demande intérieure.

Selon les experts des Finances, la consommation des ménages, un des principaux piliers de la demande intérieure, aurait tiré profit de la bonne dynamique de l’encours des crédits à la consommation. En effet, celui-ci  a évolué de 4,6% à fin avril dernier. La demande intérieure aurait également été soutenue parles transferts des MRE (+4,1% à fin mai 2016), ainsi que la relative maîtrise de l’inflation, reflétée par la progression modérée de l’indice des prix à la consommation de 1,1% à fin avril dernier.

L’investissement, qui constitue l’autre locomotive de la demande intérieure, continue également de doper la croissance. «La bonne tenue des émissions d’investissement du budget de l’Etat (+16,4% à fin avril) et des importations des biens d’équipement (+19,8% à fin mai), en plus de la progression des crédits à l’équipement de 4% à fin avril  témoignent d’un maintien de l’effort d’investissement», est-il indiqué.

Par ailleurs, l’optimisme de la DEPF est également dû au dynamisme des différents secteurs. A commencer par le BTP dont le principal indicateur, à savoir les ventes de ciment ont augmenté de 3,5% au cours des quatre premiers mois de l’année. L’embellie de ce secteur provient aussi des crédits bancaires qui lui ont été consacrés. En effet, le volume des crédits alloués au BTP a augmenté de 1,3%, au terme des quatre premiers mois de 2016.Une évolution attribuable à la hausse de 5,6% de l’encours de crédits destinés à l’habitat, atténuée toutefois par le recul de l’encours des prêts attribués à la promotion immobilière (-9,2%).

Mais l’éclaircie vient surtout du secteur automobile. Sa production a augmenté de 22,5% au moment où celle de l’industrie manufacturière hors raffinage de pétrole n’a évolué que 2,1%. Parallèlement,  la production des industries alimentaires a progressé de 4,8% alors que celle des industries chimiques a enregistré une hausse de 2,3%.

De son côté, le secteur touristique a réussi à maintenir une évolution favorable de ses recettes, malgré les baisses enregistrées au niveau des arrivées et des nuitées. En effet, le nombre des arrivées touristiques s’est replié de 0,8% comparativement à fin avril 2015, après un retrait de 1,5% un an auparavant, porté par le recul de 4% en termes d’arrivées des touristes étrangers et atténué par la hausse de 4,1% des arrivées des MRE. Quant aux nuitées, leur volume a diminué de 1% par rapport à fin avril 2015, après un retrait de 8,7% un an auparavant, recouvrant un repli de 5,7% des nuitées des non-résidents,  contrebalancé toutefois par le dynamisme des nuitées des résidents (+10,3%). S’agissant des recettes de voyage, elles ont progressé de 6,4% à fin mai 2016, après un recul de 7% à la même période de l’année précédente.

Hajar Benezha

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