La leçon des Botolistes marocains champions d’Afrique pour la seconde fois consécutive

CHAN 2021

Par Rachid Lebchir

Comme attendu, les Lions de l’Atlas l’ont fait et refait. Ils étaient allés au Cameroun pour défendre leur titre de champions d’Afrique des joueurs locaux. Ils l’ont réussi et avec brio. En battant en finale, dimanche à Yaoundé, leurs homologues du Mali sur le score de (2-0), les joueurs locaux du Maroc ont ainsi achevé en beauté ce CHAN 2020 décalé à janvier-février 2021 en raison de la pandémie de Covid-19. Le Cameroun, pays hôte, a terminé au 4e rang après sa défaite sur le même score de (2-0) face à la Guinée qui lui a subtilisé la 3e place du podium.

C’est une très bonne chose donc pour nos Lions qui ont dompté leurs frères des Lions Indomptables camerounais en demi-finales (4-0), après avoir débuté la compétition doucement mais sûrement. Après une petite victoire au détriment du Togo participant au CHAN pour la première fois de son histoire et un nul blanc avec le Rwanda, l’équipe du Maroc a commencé à retrouver son élan progressivement en dominant l’Ouganda (5-2) lors du 3e match avant de faire de même au quart de finale en prenant le meilleur sur la Zambie (3-1).

C’était le parcours sans faute du Maroc qui a confirmé son mérite de conserver son titre pour la seconde fois consécutive. Cela même si la finale n’a pas été de tout repos pour nos Lions qui ont souffert en première mi-temps face à des Maliens bien soudés en défense et bien organisés au milieu ne rétorquant que par des contre-attaques qui ont failli faire fi sans les parades du gardien Anas Zniti choisi homme du match.

Les Lions qui vont faire l’essentiel en seconde période grâce à des buts de Soufiane Boufitni (69è) et Ayoub El Kaabi (79è), ont naturellement et tranquillement géré leur avance jusqu’au sifflet final. Ils ont ainsi réalisé un exploit inédit, non pas seulement pour le Maroc mais aussi pour l’Afrique toute entière en étant la première nation à décrocher deux titres de rang, après celui obtenu en 2018 à Casablanca. Aucune équipe n’a réussi dans les cinq précédentes éditions du CHAN à conserver son trophée.

En plus de cet exploit, l’équipe du Maroc, meilleure sur plusieurs plans, a brillé également grâce son jeune attaquant Soufiane Rahimi, qui a gagné le titre de meilleur buteur de la compétition avec cinq réalisations et d’homme du match à 3 reprises lors des sorties précédentes. Ayoub El Kaâbi qui avait battu le record de meilleur buteur (9 buts) lors du CHAN 2018, vient aujourd’hui en seconde place avec 3 réalisations.

Rahimi et El Kaâbi ont ainsi marqué dans ce CHAN plus que la moitié des buts des Lions Botolistes. Ils sont tous armés de prouesses techniques individuelles mais aussi d’un esprit de groupe forçant un très bon style efficace dans tous les compartiments de jeu. Ils ont un potentiel technique indiscutable, une rage de vaincre extraordinaire, une confiance et une mentalité d’acier pour venir à bout de n’importe quelle équipe de leur trempe voire plus.

Et dire que jusqu’à preuve du contraire, aucun joueur du championnat national n’a eu le mérite d’être convoqué en équipe nationale A  où il n’a que les pros d’Europe. Des pros qui restent sur leur faim avec 0 titre en CAN depuis le premier sacre remporté par les Lions en 1976 en Ethiopie avec une sélection composée essentiellement par les joueurs du championnat national de l’époque.

Voilà pour nos Lions Botolistes d’aujourd’hui qui sont à féliciter pour leur double sacre continental mais aussi pour cette bonne leçon à retenir par les responsables du football national. Le président de la Fédération, Fouzi Lekjaâ, et le sélectionneur national de l’équipe A, Vahid Halilhodzic, qui étaient présents sur place, au Cameroun, en savent déjà quelque chose…

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