La Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) dresse le bilan de la présence des femmes dans les médias. Lundi 13 mars dans ses locaux à Rabat, le gendarme de l’Audiovisuel a organisé une rencontre à l’occasion de la journée internationale des Droits des femmes. L’occasion de présenter la Synthèse de son rapport réalisé dans le cadre du rapport international du Projet mondial de Monitorage des médias (GMMP) 2015.
Sans surprise, le monitoring réalisé durant la journée du 25 mars 2015 auquel ont participé 15 cadres de la HACA, femmes et hommes, révèle la dominance des hommes dans les médias. Selon ledit rapport, la présence des femmes en tant que sujets et sources des nouvelles représente uniquement 20 %, contre 80% pour les hommes.
Il en ressort également que les femmes sont présentes dans le registre «social et juridique» à 60% et beaucoup moins dans le registre «politique et gouvernement», soit 5%. Tandis que les hommes interviennent à 45% dans les sujets liés au «social et juridique», à 21% dans le «politique et gouvernement» et à 11% pour l’«économie».
Au niveau de la visibilité «photographique» dans la presse, la balance est relativement équilibrée. Hommes et les femmes sont présents «à parts égales sur les photographies des journaux, avec une légère prédominance pour les hommes à 31% contre 27 % pour les femmes».
En termes de statuts, les femmes sont représentées dans les activités royales et princières à 20%. En tant qu’employées du gouvernement ou fonctionnaires, elles ne sont visibles qu’à 25% et uniquement à 14% en tant que membre du gouvernement. Dans le domaine des affaires, elles le sont à 17 %, fait savoir la HACA.
Le même rapport souligne que les femmes ne sont actrices de l’information qu’à 46%, alors que les hommes le sont à 54 %, tous métiers confondus. Parallèlement, «les femmes représentent 55% des présentateurs, alors que les femmes représentent 37%», lit-on dans la synthèse du rapport. Il apparait enfin que les reportages, qui font un focus central sur les femmes, concernent essentiellement les thèmes liés au «social juridique», aux «personnes célèbres», soit 7% du corpus examiné.
Lors de la présentation de ce rapport, un mémorandum d’entente a été signé entre la Haute Autorité de la communication Audiovisuelle (HACA), l’entité des nations unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU femmes) et le Bureau de l’Organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) à Rabat. Ce mémorandum vise à encadrer le partenariat entre la HACA, ONU Femmes, l’UNESCO afin de promouvoir la lutte contre les stéréotypes fondés sur le genre dans les contenus médiatiques et promouvoir la culture de l’égalité hommes-femmes à travers les médias audiovisuels.
Mohamed Nait Youssef
