La misère politique

De quels bois se chauffe le gouvernement de notre pays ? Assurément, le levain libéral par lequel ses fibres sont montées,est concentré à la seule «logique» de l’Argent. Il en a fait le paquet pour s’emparer du Pouvoir et amasser ses revenus.

Au fait, il a beau exhiber le slogan creux de «l’Etat social», la substance dont il est produit le trahit, au fil du temps. Ce serait inévitablement le dilemme du conflit d’intérêt qui en découle, pour ces faits inconciliables. Il ne fait donc pas de doute que la gestion des affaires publiques a toujours été une autorité  politique de discernement et non un acte de management à pourvoir dans une fabrique.

A priori, le péril qu’encourt la Nation réside bel et bien, en l’absence d’exercice politique sain, sur les sphères tributionnelles de l’Etat où les idées s’inter-confrontent dans toute sérénité.Or, que fait l’Exécutif, en ces temps de débat autour de la question des investissements mis en avant par le Souverain, lors de son discours inaugural de la session parlementaire ? Rien de spécial sauf qu’il vient de briller par un acte cette fois-ci, très spécial voire inédit dans les annales de la pratique gouvernementale.

En effet, l’une des composantes de la majorité se voit «contraint» d’envoyer paître son député pour avoir«stigmatisé»de front les siens sur le podium de l’hémicycle. « Montes cueillir les figues ! Descends, qui t’a dit de monter ? », dit l’adage familier, pour illustrer un peu cette conduite ambivalente. Cette «grossièreté» considérée comme une atteinte à la charte de l’alliance coûtait à son auteur la sanction de gel des rangs du parti, à son encontre.

Drôle de réaction si l’on sait qu’un peu plus tôt, le chef de la formation inquisitrice avait exhorté son groupe parlementaire de faire preuve de liberté d’expression puisqu’il représente bien la «Oumma» et non pas le gouvernement !Il y a anguille sous roche, devant cette dualité dont fait les frais un député qui enfin, se met à la défense du peuple,face à la flambée du coût de la vie et condamne l’enrichissement à la pelle des compagnies d’hydrocarbures.Un témoignage qui faisait parler la conscience de l’intervenant sans pour autant, l’empêcher de voter pour le projet de loi de finances.

En fin de compte, il s’est conformé à l’appel de son chef et l’esprit de la charte. Que lui reproche-t-on alors ? Certainement, son réquisitoire osé ne plairait guère au chef de file qui se sentait le plus visé par ce lynchage frontal et gênerait également son allié «girouette». On se souvient bien que celui-ci s’était retenu de s’auto-ministrer sous les auspices d’une primature, menée par son «en ne mijuré» d’avant l’échéancier électoral.

Et quand on disait que le gouvernement vivait une vacuité politique du fait de sa nature de confrérie mercantile,ce ne seront nullement les controverses auxquelles il ne cesse de faire face qui vont contredire ces avances. «On ne change un ami qu’au pire que lui !», disait un dicton de chez nous. Cela conviendrait à cette formule de gouvernance que propose l’actuel Exécutif.

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