à l’art. Costumier, décorateur, Larbi Yacoubi a fait ses preuves en tant que comédien. Mais c’est aussi un poète, un chanteur, un grand amoureux de la vie. Une carrière si riche, irréductible à un simple curriculum. Mais elle est marquée par des dates phares…et symboliques. Faut-il rappeler par exemple qu’il a été, chose rarement citée, le compagnon de Mohamed Osfour lors de la réalisation de son film «le fils maudit», fêté en 2008 comme le premier film marocain. Son témoignage à ce propos est éloquent : «j’ai été costumier dans le film de Mohamed Osfour «le fils maudit». Enfin, costumier c’est beaucoup dire ; car en raison des moyens notamment, ma contribution ou plutôt mon coup de main se limitait souvent à échanger les vêtements des acteurs, déshabiller l’un pour habiller l’autre, afin que les habits s’accordent aux rôles». Ce fut, d’un point de vue historique, une première pour un costumier marocain dans un film marocain !
Larbi Yacoubi, l’étoile du nord
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Les costumes et Larbi Yacoubi, c’est une longue et grande histoire d’amour menée sous le signe de l’élégance. Et Larbi c’est l’incarnation incarnée. Une élégance porteuse des signes pluriels de la ville cosmopolite qu’est la ville natale de Larbi. L’artiste prodige est une figure artistique de la rencontre avec l’autre, de l’altérité, tolérante et esthétique. Le jeune Larbi s’est nourri de sons, de couleurs et de formes venus d’ici et d’ailleurs. Ses goûts et ses travaux en porteront la trace.
Le cinéma international n’a pas manqué de capter cette ouverture d’esprit et ce professionnalisme inné. Il côtoya les plus grands et apporta sa touche à des films cultes tournés dans notre pays. Il suffit de citer un exemple éloquent, «Lawrence d’Arabie» dont le tournage dura plus d’un an, de mai 1961 à octobre 1962. «Je pense que c’est pour ce premier grand film que mon esprit créatif a été mis le plus à contribution, rapporte Larbi. J’étais assistant d’une grande créatrice de costume (ndlr : Phyllis Dalton), et je faisais des costumes pour des stars d’une production hollywoodienne ! J’étais immensément heureux, je vivais un rêve éveillé, l’un des plus grands moments de ma vie».