de l’aile. Le régime avait bien profité de cette dispersion pour étendre sa mainmise, en se faisant aider par les islamistes.
Cela est un fait, amer et criard! La gauche n’est plus fringante comme par le passé pour des calculs réducteurs et des réflexes altiers envers le peuple, en quête de proximité et de solidarité. Certaine gauche radicale croit toujours en le Grand Soir, tout en usant des slogans en déphasage total avec la réalité tel que vécue aujourd’hui et reste constamment en dehors de la lutte quotidienne avec les populations démunies.
Que faire alors devant cette situation complexe, sachant que le régime makhzénien s’incruste fortement dans les rouages de l’Etat, que les islamistes se profilent comme une toile d’araignée, que l’oligarchie administrative et militaire monopolise les ressources du royaume, que les multinationales s’octroient les capitaux à travers les grands projets, que, enfin, les forces démocratiques cèdent du terrain, à cause de leur désagrégation?
Faut-il prôner la chaise vide dans les Institutions et les centres de décision ou se ressaisir dans une formule de brassage national, comme ce fut le cas en 1998, même s’il est question de partenaires avec lesquels on ne partage pas les mêmes traits idéologiques? On n’a pas beaucoup de choix en ces temps d’hégémonie plurielle que de s’y mettre à fond, les rangs serrés et les visions unifiées, car si on s’absente, en ces moments opportuns et cruciaux, au profit des autres, toujours présents par leur armada, le peuple paiera cher cette dérobade! Au PPS, dans ce qu’on a toujours appelé la Révolution Nationale Démocratique (RND), nous avons appris, dans la doctrine marxiste, ce que valaient la lutte des classes et le rapport des forces.
Et c’est toujours valable aujourd’hui. Un révolutionnaire ne se dérobe jamais devant la complexité et se doit de garder sans relâche, l’espoir, même si, des fois, on a l’impression que le bout du tunnel est inaccessible. La progressivité de ce combat de longue haleine est inévitable car les paramètres de la vie ne stagnent jamais. C’est pourquoi, il importe aujourd’hui, à notre sens, que la gauche, toutes susceptibilités réunies, descende de sa tour d’ivoire et se rende à l’évidence, afin de fortifier d’abord son legs précieux et de regagner les lieux populaires qu’elle avait désertés, au lieu de passer son temps à se quereller, à rabâcher des slogans creux et à idolâtrer les anciens leaders que Dieu les ait en sa Sainte miséricorde!
Et c’est bien elle l’avenir du peuple, car celui-ci finira par comprendre les mensonges couverts de prêches théologiques des islamistes et s’affronter aux dépravations des barons, à mesure que la conscience collective mûrit et se libère des carcans de l’exploitation et de l’avilissement. L’échange serein et calme, sans dénigrement ni ostentation, est de nature à rapprocher davantage les modernistes et les progressistes et à s’unir pour les luttes communes.