Le libanais Averda fait son bilan

L’organisation de journées portes ouvertes début juin du délégataire des services de propreté présent Nador, Berkane, Casablanca et Rabat n’est pas tout à fait sans fin. S’il est toujours bon de communiquer sur son bilan à destination du grand public et des différentes parties prenantes, il n’en reste pas moins que le timing choisi n’est pas anodin. D’abord, parce que la concurrence se fait rude, notamment avec la montée en puissance du français Derichbourg à l’influence des plus percutantes. Ensuite parce que l’entreprise doit préparer l’heure des comptes avec les autorités. Ainsi dans les déclarations du management, au-delà des réalisations des l’entreprise durant ces quatre dernières années, c’est l’idée de «spécificités des territoires» qui domine.  

Avec ses 4.000 salariés et 450 véhicules sur le terrain, le groupe opère principalement dans les métiers de collecte des déchets ménagers, des déchets verts et inertes, le balayage et le lavage des voiries.

Sur Rabat, le délégataire est chargé depuis août 2015 (au terme de son contrat de collecte des déchets ménagers à Yacoub Mansour) du balayage (technique et manuel) et du lavage des voiries sur l’ensemble du territoire.

A Casablanca, Averda dit exercer l’ensemble de ses activités  mais avec des résultats mitigés, car il a hérité des quartiers à forte concentration démographique (AïnChock, Hay Hassani, Sidi Bernoussi, Sidi Moumen, AïnSebaâ, Roches Noires et Hay Mohammedi). A son arrivée en 2012, Nador était un grand challenge, selon les termes du management. A l’époque, Veolia avait quitté la ville en laissant un cumul considérable de déchets derrière elle. Dans l’Oriental, Berkane, composée d’une quinzaine de communes dispersées, n’est apparemment pas un marché des plus faciles non plus. En d’autres termes, Averda justifie ses réalisations pour pouvoir prétendre à d’autres villes, d’autres marchés, et surtout se prévaloir de l’expérience marocaine pour pouvoir mettre le cap su l’Afrique, le véritable objectif de cet opérateur libanais implanté dans quinze pays à travers le monde monde : Aux Emirats arabes unis, au Qatar, à Aman, en Angola, au Gabon, en Afrique du Sud,….«Les expertises marocaines d’Averda seront exportées en Afrique. Nous leur offrirons des postes à chaque fois que l’occasion se présentera», avait d’ailleurs déclaré en 2015 Mohammed Ali Hodeib, le directeur des opérations Levant et Afrique.

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Ubisoft : Montréal met KO Casablanca

UBISOFTPeu connue du grand public, Ubisoft Maroc, studio de jeu vidéos filiale d’un des plus célèbres éditeurs de jeux vidéos au monde, plie bagage. Implanté depuis plus de 18 ans à Casablanca, Ubisoft Maroc a participé à vingt-six projets différents, dont de nombreux épisodes de la série Rayman, et notamment Rayman Jungle Run et Rayman Fiesta Run, deux titres pour smartphones salués par la critique en 2013. Insuffisant pour assurer son avenir ? « Devant l’évolution du marché des jeux vidéo ces dernières années, nous n’avons malheureusement pas su trouver de formule viable pour le studio dans notre réseau mondial », soutient Jean Michel Detoc, directeur général en charge de l’activité mobile chez Ubisoft.

En tous cas, c’est la première fois depuis quatre ans et demi que le groupe français ferme un studio. D’autant plus que Ubisoft se porte bien, très bien même. Dans un récent roadshow à Londres,le fondateur d’Ubisoft,Yves Guillemot, a promis aux investisseurs potentiels des revenus de 2,2 milliards d’euros (3,3 milliards de dollars) pour l’exercice 2018-2019, soit de 60 % plus élevés qu’en 2015-2016. Le tout serait accompagné d’une marge d’exploitation de 20 % qui triplerait le bénéfice actuel et augmenterait le flux de trésorerie de 300 millions d’euros (450 millions de dollars).

Fondé en 1998, Ubisoft Casablanca était l’un des plus anciens studios d’Ubisoft, et le premier studio d’Afrique du Nord (CelestialGames, une structure indépendante, avait déjà vu le jour en 1994 en Afrique du Sud). Aujourd’hui, selon un source proche du dossier ce ne serait pas tant un problème de business model pour l’antenne marocaine mais plutôt une question de ressources humaines. D’autant plus que l’autre studio spécialiste du smartphone, comme l’était devenu Ubisoft Maroc depuis 2007, Ubisoft Mobile Games, à Paris, n’est pas touché.

En effet, l’éditeur était surtout confronté aux velléités de départ de ses meilleurs créatifs artistiques marocains. A cela il faut ajouter, une concurrence acharnée entre la filiale de Montréal et celle de Casablanca.

«Au moment de l’explosion d’Ubisoft sur la scène internationale, au début des années 2000, Ubisoft Casablanca avait failli se muer en studio de notoriété internationale. Prince of Persia : l’âme du guerrier, l’un des blockbusters de l’époque, devait être développé à cheval entre le Québec et le Maghreb.

«La volonté d’Ubisoft était de faire un jeu à gros budget au Maroc, mais ça s’est très mal passé. Il a été rapatrié à Montréal à cause de querelles intestines entre les studios», avait déclaré un ancien du studio en 2015.

Une vague de développeurs basés à Casablanca, dépités, avaient alors mis le cap sur Montréal, participant à la création d’Assassin’s Creed, premier jeu à grand budget à mettre en scène un héros arabe. Ubisoft Montréal s’est depuis imposé comme la locomotive commerciale de l’éditeur, et Casablanca a fini par trinquer.

Médi1 TV : des changements à venir ?

medi1A la tête de la chaîne tangéroise depuis plus de 7 ans, Abbas Azzouzi devrait quitter son poste de PDG d’ici quelques jours. Bien que l’annonce ne soit pas encore officielle, il semblerait que ce soit la bonne cette fois-ci. Car depuis trois à quatre ans, des rumeurs régulières faisaient état de son départ imminent. Celui qui s’est fait connaître à son retour au Maroc d’abord en tant que patron de l’ONMT, a littéralement transformé la programmation de la chaîne ainsi que son positionnement. Il a ainsi conduit le passage de Médi 1 Sar à Médit 1 TV en 2010, puis lancé nombre d’émission novatrice à l’époque notamment avec Enigma, sans l’accompagnement de l’arrivée de nouveaux investisseurs dans le tour de table de la chaîne. Dernier fait d’arme, le passage de la chaîne d’une programmation généraliste à une programmation « Infotainment » avec des perspectives de développement très claires en Afrique. Reste à savoir si ce positionnement sera poursuivi par le nouveau PDG ou s’il faut s’attendre à de nouveaux changements. En tous cas, il semblerait que ce soit la grogne sociale qui a eu raison de Azzouzi qui devrait rejoindre un grand groupe privé d’ici peu.

Chiffre: 16.422 dirhams

C’est le prix au mètre carré des appartements neufs à Casablanca en mai 2016 enregistrant ainsi une baisse de 3% par rapport au mois d’avril 2016. Casablanca enchaîne ainsi un sixième mois consécutif de baisse, les prix semblant s’ajuster à la forte population active qui ne parvient pas à accéder aux prix demandés malgré une forte concentration des demandes vers l’achat (59% vs 41% pour la location). AïnDiab, le quartier le plus cher de la capitale économique, est un de ceux qui a le plus souffert, accusant une baisse de 5, 45% s’afficher à 22064 dirhams.

Dixit : Leader Price

« Il faut rappeler que l’entreprise est née au Maroc par le métier historique de ses fondateurs, René Lancien et François Bonnot, la restauration collective. Ce secteur est depuis 5 ans l’activité principale du groupe. En 5 ans, nous sommes arrivés à la deuxième place du secteur »,Nicolas Belleteste, vice –président de LP Distribution, société détentrice de la carte Leader Price au Maroc. En réalité Leaderpice est seulement une des activités du groupe au Maroc, qui est par ailleurs présent à travers le réseau la Brioche Dorée, le secteur des crèches d’entreprises, mais aussi la distribution de produits alimentaires et cosmétiques.

Who’s Who : Hassan Ouriagli, PDG de la SNI

Hassan Ouriagli, qui a pris les commandes de la SNI il y a maintenant près de deux ans, vient de personnellement s’investir dans Sopriam en tant que PDG. En effet, le dernier Conseil d’administration du Groupe Sopriam (distributeurs des marques Peugeot et Citroën au Maroc) qui s’est tenu cette semaine à Casablanca, a nommé Amine Souhail en tant que Directeur Général délégué. Souhail, qui était jusque-là Secrétaire Général du groupe, remplace ainsi Loïc Morin, le visage de Sopriam depuis de nombreuses années.

Si le patron de la SNI (maison-mère), Hassan Ouriagli, a été désigné président, c’est que l’enjeu est de taille. Non seulement Sopriam aura à monter en cadence et se préparer à l’usine de Kénitra pour tenter de faire jeu égal avec Renault-Dacia sur le marché local. Mais en plus, selon certains médias français, le constructeur français PSA a décidé de déplacer, d’ici septembre, sa direction Afrique à Casablanca qui sera confiée à Sopriam.

Soumayya Douieb

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