Casablanca
Par Rachid Aomari – MAP
Casablanca vit au rythme d’une série de travaux et de chantiers répartis dans les différentes zones de la capitale économique à la lumière des grandes mutations visant à accélérer la cadence des projets de développement dans cette ville ancienne et moderne, et à réhabiliter le centre-ville qui compte plusieurs bâtiments historiques datant du début du 20ème siècle
En effet, plusieurs actions intégrées entre les secteurs public et privé font leur apparition avec notamment pour objectif de concilier le passé avec le présent.
Outre la modernité pour laquelle la ville a opté à l’instar des cités intelligentes du monde, la réflexion a été engagée dernièrement sur la manière de s’intéresser davantage à la dimension architecturale et culturelle de la capitale économique afin de préserver ses fondements patrimoniaux et historiques sur lesquels il est également compté pour renforcer son attractivité et restaurer l’esprit de ses gloires au niveau national et international en réunissant le monde de la finance, des affaires et du tourisme.
Dans ce cadre, la Société de développement local Casablanca patrimoine a présenté, lors de sa septième rencontre, un programme ambitieux qu’elle compte lancer en conformité avec la vision des autorités locales et des élus de la ville de Casablanca.
Ce programme prévoit notamment la restauration et le ravalement des façades anciennes, la mise en place de circuits touristiques pour mettre en exergue le potentiel patrimonial de la ville qui se distingue par sa diversité démographique et architecturale, outre sa contribution notable et efficace dans le tissu socio-économique du Royaume.
Dans une déclaration à la MAP, le directeur général de la Société de développement local, Ahmed Taoufik Naciri, a affirmé que ce programme est le fruit de deux conventions signées avec le ministère de l’Intérieur et le conseil de la ville de Casablanca et prend en considération les différentes expériences pionnières à l’échelle nationale et internationale notamment celles des villes françaises de Bordeaux et Marseille qui constituent une grande référence dans ce domaine.
Cette opération concernera au début une superficie de 100 hectares comprenant 801 bâtiments à valeur historique, soit l’équivalant d’un quart des édifices historiques du centre-ville, et toutes les parties concernées seront mobilisées pour la réussite de l’opération afin d’accélérer sa réalisation sur une période de trois ans, et ce en vue de promouvoir l’activité de cette zone et consacrer les résultats des études techniques qui ont été proposées et qui devraient s’achever en août prochain.
M. Naciri a également rappelé que plusieurs partenaires relevant des différents services centraux et régionaux en rapport avec les secteurs concernés ont exprimé leur disposition de s’engager dans la réalisation de ce projet patrimonial de rayonnement, en plus de la contribution des associations de la société civile pour parachever les aspects de la capitale économique et lui permettre de revêtir ses plus belles parures et se présenter sous une meilleure forme.
Pour sa part, l’architecte Karim Rouissi a affirmé en sa qualité de vice-président de l’association « Casa mémoire » que le patrimoine architectural de la capitale économique se distingue par plusieurs spécificités, rappelant que la réalisation des édifices de la ville a été entamée dès la première moitié du 20ème siècle en alliant modernité et expériences architecturales internationales, tout en soulignant que la ville de Casablanca constitue une locomotive dans le domaine de l’urbanisme.
Après un long combat des différentes composantes de la société civile pour focaliser l’attention sur ces édifices, les préserver et les réhabiliter, plusieurs acteurs ont convenu lors de la 7ème rencontre du patrimoine d’unir leurs efforts dans l’optique d’élaborer un manuel comprenant une série de techniques et d’instructions pour les spécialistes et le public afin de maîtriser les techniques de restauration et de réhabilitation des bâtiments de la ville de Casablanca, a-t-il ajouté.
De son coté, l’architecte Karima Bardouz, enseignante à l’Ecole nationale d’architecture de Rabat, a relevé la nécessité d’accorder un grand intérêt au patrimoine, estimant que sa préservation requiert d’abord de faire connaître ce précieux patrimoine.
Le patrimoine architectural constitue un vaste domaine, a-t-elle dit, appelant toutes les parties concernées dont les architectes, les bureaux d’études et les experts en patrimoine à approfondir la réflexion notamment sur les techniques de préservation des façades des bâtiments historiques.
En général, le programme est une série de chantiers d’actions visant l’acquisition des meilleures pratiques pouvant être adoptées dans les techniques de diagnostic, de restauration et de ravalement des façades afin d’aboutir à une réflexion pratique suivie de mesures concrètes pour la réhabilitation du patrimoine de la ville de Casablanca qui dispose du plus grand tissu de bâtiments du patrimoine art déco au monde.