Le patronat appelle à un plan d’urgence pour l’industrie

ont débarqué au siège de la Confédération générale des entrepris du Maroc -CGEM-, mercredi 13 novembre, où ils ont été reçu par la présidente de l’organisation patronale, Mme Bensalah Chaqroun, en présence des membres du conseil d’administration. Une occasion pour les deux parties de faire un tour d’horizon de l’écosystème industriel marocain et d’entrevoir les voies de concertation pour une meilleure efficience de la politique publique en matière de soutien du secteur industriel et de préservation de l’emploi. Car, au-delà des clichés, le secteur industriel marocain subit, depuis 2009, une dégradation inquiétante, marquée par une perte de 25.000 emplois par an. Le patronat tire la sonnette d’alarme.
La présidente de la CGEM, Mme Miriem Bensalah Chaqroun, accompagnée des membres du Conseil d’administration de la Confédération a reçu, mercredi 13 novembre 2013, Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie numérique, Mohamed Abbou, ministre délégué chargé du Commerce extérieur, et Mamoun Bouhadhoud, ministre délégué chargé des Petites entreprises et de l’intégration du secteur informel.
Au cours de la rencontre, la présidente de la CGEM a réitéré l’appel de la Confédération à un plan d’urgence pour l’industrie marocaine, source de création d’emplois et de valeur ajoutée. Selon un communiqué, la présidente a exprimé, à cette occasion «l’inquiétude que suscite la dégradation du secteur de l’industrie, qui fournit 2.2 millions de postes de travail, soit 21% des emplois du pays. Depuis 2009, l’industrie perd 25.000 emplois par an. Aujourd’hui, l’industrie contribue à moins de 15% du PIB, alors que sa part était de 17% en 2005».
Tout en soulignant que l’industrie marocaine, qu’elle soit productrice pour le marché local ou exportatrice, est une source de stabilité économique et sociale et un rempart contre la dégradation de la balance commerciale, Mme. Bensalah a appelé à agir sur trois leviers pour réindustrialiser le Maroc : (i) se doter d’une véritable stratégie industrielle, (ii) combattre la concurrence déloyale, matérialisée par l’informel, et (iii) développer les normes», ajoute le même communiqué.

Plateforme CGEM-Gouvernement

Salaheddine Kadmiri, vice-président Général de la Confédération a souligné, de son côté, la nécessité d’intégrer l’industrie dans tous les chantiers de développement économique au moyen d’une véritable stratégie de compensation industrielle. Selon les termes du communiqué, la CGEM restera pleinement dans son rôle, en travaillant activement avec le secteur public, dans le cadre de la plateforme CGEM-Gouvernement, en vue d’élaborer une stratégie industrielle et un plan d’action qui permettent de remettre l’industrie au cœur de l’économie marocaine.
La rencontre a été également une occasion pour les membres du Conseil d’administration de la Confédération de revenir sur de nombreux points, notamment la question des champions nationaux, la préférence nationale dans la commande publique, la problématique des délais de paiements, mais aussi la régionalisation des stratégies industrielles. Ils ont insisté, d’après le communiqué, sur l’implication des autres départements ministériels, tels l’Intérieur, l’Emploi et la Formation professionnelle dans l’opérationnalisation des différentes mesures à entreprendre.
De son côté, Moulay Hafid Elalamy, tout en réitérant son soutien à l’industrie marocaine, a affirmé être totalement en phase avec ce qui a été dit par la présidente de la CGEM. Il a souligné l’engagement de son ministère à définir, en concertation avec l’organisation patronale, les contours du renouveau industriel et à y intégrer la compensation industrielle comme vecteur de croissance. Le ministre a particulièrement mis l’accent sur l’importance des IDE pour le développement économique du Maroc.
M. Abbou, pour sa part, a affirmé que le département du Commerce extérieur est disposé à opérer une évaluation approfondie des accords de libre-échange et à faire jouer pleinement les mécanismes de défense commerciale dans le cadre de ce que prévoient les règles de l’OMC. Enfin, Mamoun Bouhadhoud a annoncé la création d’un comité d’intégration de l’informel auquel serait associé le secteur privé.
La Présidente de la CGEM a tenu à renouveler sa conviction que les autres secteurs de l’économie nationale, le commerce organisé et les services doivent être à leur tour soutenus compte tenu du rôle clé qu’ils jouent dans l’économie. Car, en définitive, « Le défi du Maroc est un défi de création de valeur ajoutée et d’emplois pérennes », conclut Mme Bensalah.

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