Le PPS et l’option écologique

Benabdallah : asseoir des logiques du respect de l’environnement dans les politiques de l’Etat

Zaki : pour l’alternative de l’éco-socialisme

Hasnae Kejji : plaidoyer pour un ministère souverain de l’environnement

Il est grand temps d’abandonner tous les systèmes de production et les modes de consommation fragilisant l’écosystème et menaçant la nature. C’est dans ce cadre que s’inscrit la philosophie du Parti du progrès et du socialisme (PPS), ayant opté tout d’abord d’introduire la question de l’écologie dans ses statuts, lors de son dernier congrès extraordinaire, avant de descendre sur le terrain pour sensibiliser, communiquer et appeler à mettre en place des politiques préservant l’écosystème de la vie humaine. Cet appel a été lancé vendredi dernier à Casablanca lors d’une rencontre organisée autour du thème «le PPS et l’option écologique». La couleur a été annoncée dès l’ouverture de la rencontre par Aicha Leblak, membre du bureau politique du PPS, ayant modéré le débat, qui a souligné que la bataille pour le bien-être de l’humanité passe inéluctablement par la préservation de l’environnement. Et on ne peut pas parler de développement durable sans promouvoir, en parallèle, un développement écologique durable, a-t-elle tenu à souligner, avant de céder la parole au secrétaire général du PPS, Mohamed Nabil Benabdallah qui a affirmé que le PPS, qui vient d’actualiser ses statuts par l’inclusion de la question de l’écologie, regarde désormais avec des lunettes écologiques. Il a appelé à mettre en place un cadre juridique permettant d’asseoir la logique du respect de l’environnement dans les politiques sectorielles de l’Etat.

TahiriDans ce sens, il a souligné que la nouvelle approche du développement durable passe par l’investissement dans le volet de l’environnement. Après avoir donné un aperçu sur le néolibéralisme, qui est une nouvelle forme de l’impérialisme, qui exploite excessivement les richesses de la planète, en mettant en péril l’écosystème, le Secrétaire général du PPS a appelé à l’exploitation rationnelle et exemplaire des ressources du pays et de l’énergie en optant pour des alternatives efficientes et efficaces pour préserver et promouvoir le modèle marocain.

La COP22, un rendez-vous historique pour le Maroc

FikratIntervenant lors de la même rencontre, Abdelwahed Fikrate, Secrétaire général du ministère délégué chargé de l’Environnement, a expliqué que techniquement, le danger de la production sauvage provoquera une catastrophe avec des répercussions inimaginables sur la planète d’ici 2100. Il faut agir, a-t-il martelé, en rappelant que la COP21 a été un moment historique avec la signature de l’accord de Paris qui recommande à la communauté internationale de mettre en œuvre des actions concrètes pour contenir le réchauffement climatique en dessous de +2°C. Et de préciser que l’enjeu est d’engager pleinement les entreprises et les collectivités ainsi que les consommateurs dans des actions de réduction. Une culture de réduction : il s’agit de limiter dans le temps les émissions de GES (Gaz à effet de serre) afin d’empêcher une augmentation moyenne de la température de 2°C sur le globe. Et la COP 22, qui aura lieu à Marrakech, permettra de préciser l’accord de Paris et de passer à l’action. Une occasion historique, a-t-il dit.

Pour la justice climatique

ZakiDans le même ordre d’idées, Ahmed Zaki, membre du bureau politique du PPS, qui a présenté la plateforme du parti pour préserver l’environnement, a donné un aperçu sur l’histoire des productions capitalistes dont le système consiste à produire n’importe comment dans la seule perspective d’être au service de la finance et de dégager des profits sans se préoccuper de l’écosystème et de la vie humaine. Lors de son exposé, exemples à l’appui, il a montré comment l’activité humaine est responsable du dérèglement climatique, ouvrant la voie à la pollution qui ne cesse de gagner du terrain pour fragiliser notre écosystème et menacer l’espèce humaine. Il est grand temps d’abandonner un système où produire n’importe quoi et n’importe comment reste l’unique règle d’un capitalisme au service de la finance. Le productivisme n’a qu’un seul objectif, continuer à faire des profits sans se préoccuper de mettre en péril notre écosystème et la vie humaine. Et pour sauver ce qui pourrait être sauvé et éviter cette catastrophe annoncée, Ahmed Zaki a appelé à opter pour une alternative de l’éco-socialisme : ouvrir la voie pour une industrie écosocialiste avec un changement radical des modes de production et de consommation.

Actualiser l’arsenal juridique

KejjiPour sa part, Hasnae Kejji, enseignante universitaire, spécialisée en matière d’environnement et membre du comité central du PPS, a passé en revue la trajectoire des négociations autour de la question écologique dans le monde et les recommandations retenues à chaque fois. Au niveau du Maroc, elle a fait remarquer que des centaines de lois ont été mises en place sans pour autant aboutir ou instaurer une véritable préservation de l’environnement. Dans ce sens, elle a appelé à actualiser tout cet arsenal juridique et de légiférer, autrement et efficacement, en prenant en compte les nouvelles mutations que connaissent le monde de la production, les modes et les comportements. Par exemple, a-t-elle soulevé, l’environnement devra être doté d’un ministère souverain pour lui permettre la mise en place d’une politique qui cadre avec les engagements du Maroc qui s’apprête à abriter la COP22 à Marrakech. C’est un défi à relever, a conclu l’enseignante chercheuse dans le domaine de l’écologie.

B. Amenzou

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