Le PPS œuvre pour le rapprochement entre les composantes de l’opposition

Conférence de presse de Mohammed Nabil Benabdallah, Secrétaire Général du PPS

M’Barek Tafsi

Sans prétendre jouer le rôle de leader, le Parti du Progrès et du Socialisme s’active en coordination avec les autres membres de l’opposition parlementaire dans le but de dissiper les malentendus qui entravent le renforcement de leur coordination, a affirmé le Secrétaire Général du PPS, Mohammed Nabil Benabdallah.

S’exprimant lors d’une conférence de presse donnée, lundi 21 juin, en présence de plusieurs membres du bureau politique, il a souligné que cette action vise surtout à mettre fin à l’ancienne mésentente entre le Parti de la Justice et du Développement et le Parti de l’Union Socialiste des Forces Populaires.

Dépasser les mésententes héritées du passé 

Il a également indiqué que le Parti du Livre œuvre inlassablement dans le but de consolider davantage l’action menée entre les quatre partis membres de l’opposition parlementaire, dont la coordination porte essentiellement sur l’organisation de rencontres et de journées d’études ainsi que sur la présentation de propositions de lois communes. Il a estimé à ce propos qu’il importe de dépasser tous les malentendus hérités du passé pour aller de l’avant, tout en saluant l’initiative des présidents des groupes et groupement de l’opposition de contacter et d’impliquer les premiers responsables de leurs partis politiques.

 Prochaine rencontre entre le PPS et le PSU

Il a par ailleurs fait savoir qu’il a été convenu avec la Secrétaire Générale du Parti Socialiste Unifié, Nabila Mounib, d’une prochaine réunion entre le PPS et le PSU dans le but d’examiner les possibilités de coordination entre eux. Selon lui, cette action s’inscrit dans le cadre de la volonté du PPS d’œuvrer dans l’objectif majeur de rassembler les forces de gauche autour d’un projet alternatif commun, ouvert aux composantes du mouvement social citoyen, aux acteurs du mouvement militant dans le domaine des droits humains et civils, aux défenseurs (es) des droits des femmes et des jeunes et aux syndicats. Ce qui est d’ailleurs possible comme le montrent les récents succès réalisés récemment par la gauche dans d’autres pays comme en Colombie ou en France, a-t-il noté.

La tentative condamnable contre l’inviolabilité du PPS

Evoquant la tentative d’un groupe d’éléments suspects et d’hommes de main agissant pour le compte d’autrui de s’introduire au siège national du parti au moment où le comité central y poursuivait samedi dernier ses travaux, il a indiqué qu’il s’agit d’un acte condamnable.

Tout en rappelant que le PPS n’a jamais fermé ses portes, il a fait savoir que le comité central avait enregistré avec une grande réprobation cette vaine tentative, menée par ce groupe de s’introduire au siège national du Parti du Progrès et du Socialisme, à travers le recours à la violence, à la provocation et à l’agression verbale et physique.

Il s’agit d’éléments à la solde agissant pour le compte d’autrui sans aucun lien avec le Parti du Progrès et du Socialisme, à l’exception de quatre ou cinq éléments précédemment exclus du parti, pour des raisons déontologiques, eu égard à leur comportement honteux portant atteinte aux valeurs, aux principes et à l’éthique du Parti du Progrès et du Socialisme, qui a refusé de servir leurs carrières, a-t-il rappelé. Ces éléments avaient même refusé d’utiliser les recours internes possibles pour régler leur situation, a-t-il ajouté.

Dans un communiqué publié à la suite de cet acte condamnable, le Parti du Progrès et du Socialisme annonce avoir en sa possession tous les témoignages et toutes les preuves judiciairement avérées par l’image et le son de ces actes. Il se réserve le droit d’exercer tous les recours légaux et judiciaires possibles pour défendre l’inviolabilité du parti et pour que de pareils actes lâches et vils, qui ne peuvent en aucun cas impacter la marche du parti, ne se répètent. 

Lancement effectif des préparatifs du onzième congrès national

Dans une déclaration liminaire, le Secrétaire Général est revenu sur les résultats de la neuvième session du comité central, qui a connu un grand succès, a-t-il dit, à travers l’adoption du rapport politique du bureau politique, la résolution organisationnelle du onzième congrès national, prévu à la mi-novembre prochain, et a approuvé les cinq commissions préparatoires de ce congrès.

Il a rappelé que cette session du comité central a été marquée par le lancement effectif des opérations préparatoires du onzième congrès national et la présentation d’un rapport du bureau politique qui a porté sur l’examen de la situation nationale et internationale.

Il a fait savoir qu’en ce qui concerne l’évolution positive de la cause de l’intégrité territoriale du Maroc, le rapport du bureau politique a insisté de nouveau sur la nécessité de la consolidation du front intérieur pour renforcer davantage les acquis réalisés, tout en saluant les succès de la diplomatie marocaine, qui ont permis à de nombreux pays de soutenir le Maroc dans ses efforts à l’instar de l’Espagne, de l’Allemagne, des Pays Bas et de bien d’autres. Il a rappelé que seul le pouvoir algérien continue toutefois ses manœuvres et ses provocations incessantes contre l’intégrité territoriale du Maroc.

Le gouvernement se justifie et laisse faire et passer…

Le rapport présenté a porté aussi sur la situation interne très difficile, à l’issue des dernières élections et les défis que le pays doit relever pour faire face aux répercussions de la pandémie du Covid-19 et aux effets de la guerre en Ukraine et de l’état de sécheresse et de stress hydrique, tout en estimant que le gouvernement doit agir pour la relance de l’économie nationale et la protection du pouvoir d’achat des citoyennes et des citoyens au lieu de se contenter de se justifier et de répéter qu’il est « fort, politique et capable de faire face » à la situation. Mais le comble c’est qu’il n’hésite pas à se contredire en annonçant au Parlement qu’il ne peut rien faire contre la flambée des prix des carburants et des produits de consommation et des services de base. Comme si tous ces produits et services sont importés d’Ukraine ou de Russie.

Selon le PPS, cette situation ne doit pas continuer ainsi. Le gouvernement doit assumer ses responsabilités pour soutenir les entreprises, relancer l’économie nationale et protéger le pouvoir d’achat des Marocains, en agissant contre la flambée des prix des carburants notamment, au lieu de laisser faire. Il doit utiliser pour ce faire tous les moyens dont il dispose dont la réduction du taux de la TIC sur les hydrocarbures et inciter les sociétés de distribution à réduire la marge de leurs bénéfices.

Malheureusement, ce gouvernement prétend qu’il ne peut rien faire et qu’il est normal que les prix augmentent en en attribuant la responsabilité soit à la politique des gouvernements précédents soit à des facteurs externes.

Dans tous les cas, a-t-il dit, ce gouvernement ne doit pas se contenter de se justifier pour ne rien faire. Il est tenu d’agir pour satisfaire les aspirations et les attentes des citoyens. Et c’est justement ce refus d’agir qui empêche entre autres le PPS de l’intégrer, a-t-il expliqué.

Le rapport du bureau politique a été l’occasion aussi d’exposer les propositions de « l’alternative démocratique progressiste » du PPS, détaillées dans sa littérature produite au cours des dernières années. Cette alternative du PPS vise notamment le renforcement de l’économie nationale et du rôle de l’Etat, l’élimination de la pauvreté et de la précarité, et l’approfondissement du processus démocratique, une préoccupation totalement absente chez le gouvernement actuel.

 Le gouvernement a cessé de parler du NMD ! 

Il a fait remarquer aussi que ce gouvernement ne parle plus du nouveau modèle de développement (NMD) et que le slogan de l’Etat social, qu’il a adopté, ne lui sert en fait que pour cacher sa connivence avec les lobbies et les conflits d’intérêt qui l’empêchent de lancer les réformes et les mesures les plus importantes comme c’est le cas au niveau de la SAMIR, qu’il refuse de remettre en service. Selon lui, la mise en œuvre réussie du NMD requiert des décisions courageuses pour réaliser les ruptures qui s’imposent, lutter contre la rente et la prévarication et donner un souffle nouveau à l’œuvre d’édification de la démocratie dans le pays.

Et pourtant, a-t-il affirmé, ce gouvernement dispose d’une majorité confortable dans les deux chambres du parlement et ailleurs, pour prendre les décisions qui s’imposent pour la relance de l’économie et le redressement de la situation à travers la lutte contre la flambée des prix et la détérioration de la situation économique et sociale. Il est également urgent pour lui d’agir pour assurer à tout le monde l’accès en premier lieu à l’eau potable sans oublier l’eau de breuvage destinée au bétail et d’irrigation à l’agriculture.

Et c’est pourquoi, le PPS souhaite ardemment que l’actuel gouvernement réussisse pour que le Maroc avance sans perdre du temps dans sa marche vers un avenir meilleur.

Au-delà de son prochain congrès national, prévu à la mi-novembre, a-t-il ajouté, le PPS s’est engagé à élaborer une alternative démocratique et progressiste et à intensifier ses actions et ses contacts dans le but de rassembler toutes les forces du changement et de la démocratie et de la gauche pour un avenir meilleur du pays.

Le Secrétaire Général a par ailleurs réitéré son intention de ne pas déposer de demande pour briguer un nouveau mandat à la tête du Parti du Livre.

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