La culture n’est pas un luxe. C’est une nécessité, un atout fondamental pour le développement d’un pays. 2016 est une autre année qui s’achève. C’est l’heure d’un nouveau bilan, des leçons à tirer. En effet, malgré les efforts déployés et les moyens mis en place par le Ministère de la Culture, la roue du «secteur» a du mal à tourner sereinement. Un budget bas, peu de moyens, la culture demeure l’une des dernières préoccupations des décideurs et investisseurs dans le pays.
Où en sommes-nous de la politique culturelle ? A quoi servent ces festivals annuels organisés un peu partout dans le pays ? Sont-ils utiles à la culture ? Contribuent-ils véritablement à la promotion des arts et de la culture au Maroc ? Peut-on parler d’une industrie créative génératrice de richesses ? A-t-on une pratique culturelle profonde? Espérons-nous avoir un jour une véritable industrie culturelle ? Combien d’artistes sont capables de vivre de leur art ? Comme à l’accoutumée, la situation du secteur culturel pousse à se poser des questions bel et bien légitimes sur l’état de santé de la culture.
Il va sans dire que depuis l’année 2012, les choses ont changé. En changeant de stratégie il s’agissait de changer de vision. Le but étant de mettre fin aux priori et aux visions folklorisantes autour de la culture afin d’en faire une locomotive et un levier de croissance économique. Ce qui suppose que la gestion de la chose culturelle doit bien évidemment obéir à une démarche transversale.
Pour la petite histoire, c’est en 2012 qu’une politique a été mise en place consistant à renforcer la proximité territoriale, le soutien financier aux productions artistiques et associations culturelles, la diplomatie culturelle et artistique, la conservation et la préservation du patrimoine culturel, sans oublier promouvoir la bonne gestion et gouvernance de la culture. Dès le début, le défi résidait dans le fait de structurer le «secteur», le doter de moyens, de financement et de ressources humaines. Un grand pari qui reste à révéler!
L’année 2016 a été exceptionnelle, car c’est d’ailleurs la fin d’un mandat ministériel. Des avancées importantes ont été réalisées, dont la mise en place d’une économie du patrimoine culturel. La volonté est là. Et le Ministère est passé à l’acte, en valorisant de grands sites du patrimoine culturel marocain pour en faire un instrument de développement de l’économie. Il s’agit entre autres des monuments historiques, des sites archéologiques, des musées avec pour objectif de renforcer l’attractivité du Maroc et créer des emplois. Autre défi majeur, assurer une offre culturelle de qualité, un produit artistique en adéquation avec le goût et l’intelligence du public fatigué de la médiocrité, des clichés et des stéréotypes.
Contre vents et marrées, malgré les hauts et les bas, l’année 2016 a été porteuse de belles choses. Elle a résisté dans un contexte mitigé et touché par la crise. Il faut le dire, la culture ce n’est pas uniquement les festivals, les manifestations. Certains festivals et manifestations vieilles de plusieurs années errent encore dans l’amateurisme. La culture n’est pas un luxe, c’est aussi un secteur créateur de richesse, d’emploi et un atout d’ouverture et d’épanouissement.
Mohamed Nait Youssef