Le train sifflera-t-il à Agadir?

Dans les années 50, Richard Anthony chantait son fameux classique : «Mais, j’entends siffler le train…!». Aujourd’hui encore, certains adeptes nostalgiques de cette chanson pathétique, de longues années plus tard, n’ont jamais pu entendre siffler le train dans la capitale du Souss. Alors que le TGV, fait ses premiers sillons au nord du pays ! Eh oui, depuis des lustres, le sud est toujours privé de ce moyen de transport qui, dans d’autres contrées, il jalonne, de longs en large, leurs territoires, sans la moindre restriction spatiale. Chez nous, on tolère encore la disparité territoriale sous toutes les formes, sans avoir, pour autant, à rougir de ce traitement discriminatoire!

Et pourtant, on a beau rabâcher dans le discours de messe que les citoyens d’une métropole comme Agadir, première station côtière du royaume et censée se hisser au second pôle économique, entendrait siffler le train, il y a belle lurette, sans aucune suite concrète ! La distinction régionale nord/sud ne fait alors  que s’aggraver, au fil du temps. «Le train sifflera trois fois !», s’intitulait le célèbre film interprété par le géant Gary Cooper. Mais, dans le Souss, il continue de ne jamais siffler, ne serait-ce d’une seule fois dans les parages. On passe froidement au luxe, sans se donner la peine de généraliser le standard, au-delà de la cité ocre!

On se souvient comme si cela datait d’hier, la bataille qu’avait mené un parterre de députés d’Agadir pour qu’enfin l’autoroute soit rattachée au nord. Un plaidoyer citoyen ébattu par feu Lahoucine Achengli et quelques élus civiques dont Abdellatif Ouammou, à l’époque, afin de forcer la main aux ségrégationniste du centre. Dans le même sillage, c’est encore tardivement qu’on se rende à l’évidence de doter la cité d’une faculté de médecine et, plus tard, du Centre Hospitalier universitaire (CHU). Un retard languissant aussi bien dans le temps qu’à l’exécution. La première tarde à s’ériger et à fonctionner, alors que le staff administratif et professoral était déjà nommé, ainsi que le premier groupe estudiantin entamait ses études dans un espace à cours d’équipement approprié.

Quant au CHU, malgré le terrible retard qu’il essuyait, il faut bien reconnaître, en revanche, que les travaux s’y amorcent d’une cadence soutenue. Tel une fourmilière, le chantier qui regroupe environs une centaine d’ouvrier et renferme une dizaine de gros engins, va bon train et, sans doute, s’édifierait bien avant les délais prévus. D’autres domaines attendent également un certain intérêt notoire de l’Etat qui semble investir dans la région, mais d’une manière hyper timide. En fait, on attendra impatiemment qu’on s’y mette à brides abattues dans une région au potentiel indéniable. A propos, aurait-on toujours l’occasion d’entendre siffler le train standard… ? Le train de luxe relève de la chimère dans le sud. C’est sans espoir!

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