L’eau occupe de plus en plus une place de choix dans les différentes réflexions et politiques publiques. En effet, en prélude au sommet de la COP 22 qui se tiendra à Marrakech en novembre prochain, une conférence internationale sur l’eau et le climat sera organisée par le Ministère délégué chargé de l’eau, en collaboration avec le Ministère français de l’environnement, de l’énergie et de la mer et le conseil mondial de l’eau (CME) les 11 et 12 juillet prochains à Rabat sous le thème «sécurité hydrique pour une justice climatique».

Au cours d’une conférence organisée le 21 juin dernier au siège du ministère de l’eau, Charafat Afilal, ministre chargée de l’eau, a tenu à revenir sur les objectifs de cette rencontre internationale qui se tiendra incessamment. «Le but de cette rencontre est de sensibiliser les décideurs à la nécessité de mettre l’eau au cœur des négociations de la COP 22 en tant que priorité dans la mise en œuvre de l’accord de Paris (2015)».

Il va sans dire que l’eau en tant que ressource naturelle est confrontée à de nombreux défis. Pour la ministre, elle est la principale cible des changements climatiques. En effet, «5000 réfugiés climatiques trouvent la mort à cause du manque d’eau…», a-t-elle fait savoir. D’où l’intérêt de la conférence qui vise à faire connaitre les enjeux et l’impact des changements climatiques sur l’eau.

Qui plus est, ladite conférence sera le moment idoine pour plaider en faveur d’une justice climatique. «La sécurité hydrique est un facteur de développement humain et économique», a tenu à souligner Charafat.  Aujourd’hui, poursuit-elle, il est temps de tourner le regard vers l’Afrique et œuvrer pour la justice climatique afin d’assurer la stabilité et le développement sur tous les plans.

 «Les gouvernements français et marocain savent que l’eau fait le climat et vice versa. Nous voulons tous donner à l’eau une place importante lors de la COP 22», a souligné Loïc Fauchon, président honoraire du conseil mondial de l’eau.

A travers cette conférence, a-t-il ajouté, le Maroc, la France et le Conseil mondial de l’eau œuvrent pour mettre l’eau au cœur des politiques d’atténuation des effets du règlement climatique, favoriser la sécurisation des ressources en eau et  faciliter l’accès à l’eau pour tous. «Ce que nous voulons, c’est une justice climatique pour que les habitants de la planète soient tous égaux en matière de climat», a-t-il affirmé. Et d’ajouter : «la ville de Marrakech est le lieu adéquat pour présenter des solutions aux enjeux climatiques». Loïc Fauchon a salué par la même occasion l’effort du Maroc pour mettre la problématique de l’eau au cœur de la prochaine COP, ainsi que sa politique réussie en matière de barrages initiée par feu le roi Hassan II.

Pour sa part, Xavier sticker, ambassadeur français délégué à l’environnement, a estimé que l’eau est porteuse de développement. Ceci étant dit, le Maroc et la France travaillent main dans la main en vue de trouver des solutions en la matière. Selon lui, la COP 22 est opportune à plus d’un titre, d’autant que le Maroc œuvre depuis des années pour trouver des réponses et solutions efficaces aux défis hydriques en Afrique.

Cette conférence d’envergure, placée sous le haut patronage de Sa Majesté le roi Mohammed VI et qui s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par le Maroc en vue de préparer la 22e conférence de la convention-cadre des nations unies prévue du 7 au 18 novembre prochain à Marrakech, est un moment fort pour réfléchir sur les solutions et mécanismes de financement  pour les différentes problématiques relatives au secteur de l’eau. Ce ne sont pas moins de 450 participants nationaux et internationaux qui prendront part à cette rencontre à l’issue de laquelle un «livre bleu» sera réalisé et tiendra lieu de contribution à la COP22. Rappelons qu’un site de la conférence a été mis en ligne : ciec.water.gov.ma.

Mohamed Nait Youssef 

Objectifs de la conférence

• Sensibiliser sur l’impact des changements climatiques sur l’eau
• Mobiliser l’ensemble ses acteurs et décideurs pour que les enjeux  liés à  l’eau soient inscrits au premier plan des négociations à Marrakech et assurer  une mise en œuvre opérationnelle de l’Accord de Paris
• Fédérer et poursuivre les initiatives liées à l’eau lancées lors de la COP 21
• Accorder à l’eau une place privilégiée dans les mécanismes de financement
• Mettre en avant les enjeux de l’eau en Afrique.