Les jeunes arabes se soucient peu des changements climatiques

Les jeunes en Afrique du Nord et au Moyen-Orient s’inquiètent très peu de l’environnement et du changement climatique. Parmi les 27 sujets critiques soulevés dans l’enquête annuelle ASDA’A Burson-Marsteller sur les aspirations de la jeunesse du monde arabe en 2016, le changement climatique se situe en queue de liste. Il occupe la 26e place, soit l’avant dernière position.

Selon ASDA’A, 54% des jeunes sondés ont manifesté leur inquiétude face au sujet de l’environnement et du changement climatique. Par ailleurs, 77% d’entre eux sont plus effrayés de la montée de Daech. C’est leur préoccupation majeure.

Pour sa part, le fondateur et PDG d’ASDA’A Burson-Marsteller, Sunil John, déclare qu’«il est inquiétant que les jeunes du monde arabe accordent une si faible priorité au changement climatique, qui pourrait avoir un impact majeur sur cette région», d’autant plus que la désertification en Afrique du Nord, la canicule qui a touché l’Irak cette année et l’empreinte carbone des états du CCG présentent un vrai danger pour le futur de la zone en question. Et d’ajouter, «toutefois, il est encourageant de voir que les jeunes d’Afrique du Nord prennent ce problème au sérieux, même s’il y a encore beaucoup à faire pour sensibiliser les jeunes du Golfe, au sujet du changement climatique».

Dans les pays du Conseil de coopération des États arabes du Golfe (CCG), 51% des sondés ont indiqué ne pas être préoccupés par l’environnement et le changement climatique. En Afrique du Nord, l’inquiétude des jeunes est plus palpable avec 65% de réponses positives.

Par contre les jeunes marocains ont confirmé que le changement climatique constitue un vrai problème. Et pour cause,  70% des jeunes de la patrie et faisant l’objet du sondage ont considéré que le climat est le défi à relever.

Les jeunes arabes justifient cette négligence par leur sentiment indécis quant à la capacité de leurs dirigeants à affronter les conséquences des changements climatiques. De ce fait, l’enquête montre que les jeunes sont confiants envers leurs gouvernements, surtout chez dans les pays du CCG (78%), alors que ce taux est en moyenne de 50% dans le monde arabe et de seulement 36% en Afrique du Nord et 29% pour les jeunes du Levant.

Au lendemain de la Conférence des Parties à la Convention-Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (COP22), tenue à Marrakech du 7 au 18 novembre 2016, les résultats de cette étude suggèrent que l’ONU a encore beaucoup à faire pour encourager les jeunes d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient à s’engager en faveur de l’environnement.

Cette 8e édition de l’enquête a été conduite, par l’institut de sondage international Penn Schoen Berland (PSB) auprès des jeunes hommes et femmes âgés de 18 à 24 ans de plusieurs pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, dont le Maroc, le Bahreïn, le Koweït, Oman, le Qatar, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, entre autres. L’objectif de cette enquête est de permettre en outre de distinguer des nuances dans les préoccupations des jeunes en fonction de leur localisation géographique.

Pour rappel, depuis son lancement en 2000, l’enquête ASDA’A Burson-Marsteller sur les jeunes du monde arabe s’est imposée comme une véritable source de référence pour les entreprises et responsables politiques à travers le monde.

Meryem Mouttaki

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