Les professionnels montent au créneau

Suite à l’appel de l’Association marocaine des importateurs de papiers et cartons (ADPAC), les professionnels de l’imprimerie se sont réunis, jeudi 16 juin au siège de la CGEM à Casablanca pour exposer leur point de vue sur la mesure de sauvegarde portant sur la taxation de 25% ad valorem des importations de produits papiers. Le but étant de manifester pacifiquement leurs convictions, loin de la guerre et du tapage.

Les représentants des professionnels de l’imprimerie ont été présents pour faire passer un message clair. Ils sont prêts à accepter toute initiative œuvrant à protéger la production nationale à condition d’en prouver l’efficience et en calculer les conséquences.

Selon Saïd Nejjar, président de l’Association professionnelle marocaine des imprimeurs (APMI), «La rencontre entre professionnels de l’imprimerie est l’occasion pour débattre la mesure de sauvegarde qui, en cherchant à faire face à un accroissement massif de l’importation de papier causant un dommage grave à la branche de production nationale, n’a fait que pénaliser les imprimeurs, les transformateurs, les fabricants chéquiers, les fabricants de cahiers et de livre».

La mesure de sauvegarde qui émane du Ministère délégué auprès du Ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie numérique, chargé du Commerce extérieur en réponse à la requête de la MED PAPER, se justifie par l’existence d’un lien de causalité entre l’accroissement massif des importations de papier en bobine et en rame et le dommage grave touchant la branche de production nationale. D’après Saïd Nejjar, « cette mesure ne conduira jamais MED PAPER à avoir plus de clients, plus de production et les chiffres d’affaires souhaitables. Par contre, elle portera atteinte à la continuité d’un secteur employant plus de 200.000 personnes et qui compte plus de 1000 imprimeries ainsi que les librairies».

Il ne faut jamais pénaliser tout un secteur en faveur d’une seule entité ! «Le papier de MED PAPER n’est pas toujours à la hauteur de la demande. Pour plus de compétitivité, le spécialiste marocain dans la fabrication de papier doit revoir ses fondamentaux et ses équipement, c’est là où résident ses problèmes», a déclaré Ali Mechiche Alami, président de l’Association marocaine des importateurs de papiers et cartons (ADPAC). Le président de Dicapa, distributeur de papier au Maroc, affirme qu’il s’agit d’une mesure de sauvegarde qui oblige les intervenants, et sans distinction, à payer plus de taxes, alors que le produit fini importé de l’extérieur reste exonéré.

Est-ce qu’ils vont se taire et dire «amen» ? Cela n’a pas du tout été le cas : importateurs de papiers cartons, imprimeurs, distributeurs, ont tous dit non.

Youssef Boukioud

Top