Les TIC, outil de performance des PME en Afrique

de la triangulaire et l’accélération de la performance des PME africaines», la réponse est mitigée.

Le Digital est un accélérateur de performance de l’entreprise, mais également un secteur d’investissement créateur de valeur pour l’économie. Toutefois, si les TIC sont de vrais boosters de l’économie, elles ne sauraient à elles-seulesse suffire.
Les entreprises africaines sont confrontées à des challenges d’innovation. Le mode de gestion des entreprises au cours des 30 dernières années a prouvé ses limites, face à la mutation sociale, aux déferlantes technologiques. «Nous sommes dans une phase où tout est centré sur l’être humain», souligne Hicham Amadi, président de la commission TIC à l’ASMEX. Selon lui, ce mouvement de rupture d’avec les modèles d’antan n’est pas destructeur mais créateur. «Les TIC génèrent plus de valeur parce qu’elles intègrent l’être humain. Il faut que l’entreprise s’adapte à un autre rythme de vie, à une nouvelle ère», ajoute-t-il, d’autant que le digital recèle plusieurs avantages, notamment sa capacité à s’exporter plus facilement que les investissements matériels.
Pour les intervenants, les TIC ne sont pas seulment des outils de performance mais un secteur à part entière. Le phénomène de l’ubérisation, en tant que mise en relation d’un prestataire et d’un client via les TIC, en étant la preuve. D’ailleurs, pour la PDG d’Uber Maroc, Meryem Belqziz, c’est un leurre de croire que les grandes entreprises technologiques phagocytent les économies locales. «Quand on détruit un ancien modèle pour construire un nouveau modèle, on crée plutôt», souligne-t-elle. «70 à 80% de l’argent généré dans chaque pays par Uber reste dans le pays local», confie-t-elle. Qui plus est, ce sont plusieurs milliers d’opportunités professionnelles que l’ubérisation a générées.Un succès que Meryem Belqziz explique par la création de valeur par Uber.
S’il est de notoriété dans le monde des affaires que les outils technologiques soient le fuel même de l’entreprise aujourd’hui, les TIC isolées sont inefficaces. «Pour que l’entreprise soit compétitive, elle n’a pas uniquement besoin de TIC mais d’un ensemble de leviers», souligne Larbi Benrazzouk, DG Maroc PME. Selon lui, plusieurs autres facteurs entrent en jeu, entre autres le plan de gestion, la comptabilité. Même son de cloche chez Eva Sow Evion, business development manager à CTIC Dakar, pour qui les entreprises en Afrique sont confrontées à plusieurs difficultésqui entravent leur évolution notamment l’absence de mentoring, de fonds d’amorçage, l’absence d’infrastructures…
Selon Ibrahima Diouf, Directeur général de la banque de mise à niveau Sénégal,les Etats africains doivent jouer leur rôle en s’engageant dans des investissements structurants. «60% de la production dans certaines régions n’est pas utilisée à cause du manque d’infrastructures», confie-t-il.
Par ailleurs, l’accent devrait être mis par les entreprises africaines sur les investissements immatériels d’autant que les actifs immatériels composent aujourd’hui jusqu’à 87% des capitalisations boursières. «Il n’y a pas de dichotomie entre investissement immatériel et matériel. L’investissement immatériel est aussi un facteur de création de valeur», conclut-il.
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