De quelle levure sera monté le prochain l’exécutif ? Depuis la nomination du parti ayant distancé ses homologues aux législatives du 8 septembre dernier, en parfaite conformité avec l’article 47 de la Constitution, les tractations pour le choix à entreprendre, vont bon train. A croire les déclarations du nouveau chef du gouvernement, il se serait agi d’une « équipe ramassée, homogène et apte à concrétiser les dispos du programme en présence ». De ce fait, on ne serait guère loin d’une coalition dont le noyau dur se composerait de l’Istiqlal, en nette nostalgie de «gouverner», après une éclipse de plus de huit longues années, suite à son retrait inopiné du premier mandat conduit par les lampistes et de l’USFP, compère fidèle du patron du RNI. Avec ces trois partis réunis, le compte y sera, quoique de justesse, sauf si le meneur des actuelles consultations tendait à encliner vers la prudence numérique et en rajoutait un autre de son quadruple bloc de la troupe sortante. D’autre part, on serait plutôt tenté de voir l’attitude du PAM, après qu’il ait raté le coche encore une fois à s’adjuger le premier rang et, partant se soit contenté du second, avec tout de même, un score fleuve, sachant que, par les avances de son chef de file, il ne cessait de rabâcher de s’accaparer cette consécration tant convoitée.
Ferait-il la table rase de tout ce qu’il avait vociféré non sans virulence, à l’encontre de son rival ? Difficile de le confirmer pour des discordances ayant trait aux humeurs respectives, d’autant que le côtoiement de deux forces, à savoir le PI et le PAM, dans la même ossature constituera, sans nul doute, une certaine gêne aussi bien numérique que politique pour un RNI, par la force des choses, serait en position de faiblesse par rapport à ses deux pairs. De même, il ne serait point intelligent de se ranger massivement à la majorité, en décimant l’opposition au sein d’un exécutif dont les deux ailes, équilibrées et performantes, serait d’un apport plus efficient. Comment peut-on concevoir un gouvernement monocorde sans suffisamment de voix contestataires et propositionnelles ? Notre pays a mal à la « pratique partisane », depuis qu’elle se décrédibilise aux yeux de l’entourage envahi de désaffection et de la non confiance. De surcroît, la production du discours politique s’amoindrit face à la profusion de la logorrhée creuse et conflictuelle. Le charisme des grands leaders d’antan, de la trombe de Allal Fassi, Abdertahim Bouabid, Ali Yata… se raréfie de plus en plus, au cœur d’un bourbier d’intrus et de barons des élections qui pondent des élites malsaines. La refonte de l’action partisane est dorénavant, une nécessité prioritaire en vue d’asseoir le système politique sur des bases saines, fondées sur la probité et la droiture.