Dans un environnement de plus en plus concurrentiel, les destinations touristiques sont plus que jamais appelées à innover pour répondre aux attentes de touristes de plus en plus exigeants.
Face à cette obligation, l’ingénierie touristique peut jouer un rôle de premier plan. Elle permet aux territoires de valoriser leurs ressources naturelles et culturelles et de les transformer en produits touristiques attractifs. Au Maroc, la pratique de l’ingénierie touristique est encore balbutiante. La Société marocaine d’ingénierie touristique (SMIT) entend valoriser ce savoir-faire en lui consacrant chaque année un forum pour échanger les expériences en matière de solutions permettant de promouvoir un développement touristique durable. Une première édition a été organisée hier à Rabat. Elle tombe à point nommée, puisqu’elle précède de quelques mois la Cop22.
Pour Imad Barrakad, président du directoire de la SMIT, «ce forum constitue une opportunité pour montrer la capacité de l’ingénierie touristique à contribuer au développement de sociétés plus durables comme cela a été évoqué dans les recommandations de la Cop21.» Parmi celles-ci, la préservation des ressources naturelles en adoptant des modes de production et de consommation durables.
Cependant, l’ingénierie touristique qui consiste, entre autres, à réaliser des études de marchés et des stratégies de développement, est beaucoup plus complexe. Elle reste conditionnée par le niveau de synergie entre les différents secteurs, en l’occurrence le transport et la culture, comme l’a indiqué le ministre du Tourisme, Lahcen Haddad. Un représentant du ministère de l’Habitat, également présent, est du même avis. Il a mis en garde contre la segmentation des interventions qui entrave la réussite des projets de développement. Même son de cloche chez Mohand Laenser, président de l’Association des Présidents des Régions. «Le développement du tourisme dépasse la problématique de la capacité d’accueil et d’hébergement, mais implique tous les secteurs», a-t-il dit. Le président de la région de Fès-Meknès, a appelé les collectivités territoriales à contribuer au développement du tourisme. «Les acteurs locaux ne doivent pas estimer que le développement touristique est du seul ressort des organes nationaux en charge du secteur». Pour lui, les stratégies destinées à développer l’offre touristique d’une région doivent être élaborées en coordination avec les spécialistes du secteur.
H. Benezha