Lisez, c’est écrit dans le « Livre ».

Au moins depuis la distribution du « couffin de Ramadan » il y a des mois,et d’une manière ou d’une autre, la campagne électorale est bien entamée. Elle s’ouvre officiellement le 26 courant jusqu’à la veille du scrutin.

Si tout le monde s’accorde qu’il faut bien des moyens pour mener campagne, des indices inquiétants de l’utilisation abusive de l’argent ont été dorés et déjà dénoncés.

Depuis les années soixante du siècle dernier à nos jours, l’évolution des campagnes électorales est plus que perceptible.Dans le temps, ceux (l’approche genre n’avait pas droit au chapitre) qui ne faisaient pas campagne se trouvaient élus suite à plusieurs manigances frauduleuses. La lutte des forces démocratiques et de progrès et leur participation a eu pour effet, entre autres, de ne plus permettre le bourrage des urnes après leur vol, et d’empêcher le« rôle actif des agents de l’autorité dans l’incitation au (« bon ») vote ».

Parallèlement à ces avancées, ainsi que l’abaissement de l’âge électoral et la discrimination positive pour que les femmes soient présentes à la Chambre des représentants, le « marché électoral » prenait de plus en plus de l’ampleur au dam de ceux qui n’avaient que leurs arguments, leurs programmes, leurs convictions et leurs engagements militants à partager.

Il fût un moment où « l’argent sale » a été sur la sellette jusqu’à ce que l’on s’aperçoive que l’utilisation de l’argent, d’où qu’elle soit sa provenance, était une dérive inacceptable du processus démocratique. La corruption du corps électoral par l’achat des voix, l’application des pratiques boursières pour convaincre « candidats et élus » à passer d’un parti à un autre et autres malversations constituent une gangrène morbide pour non seulement le développement de la démocratie mais pour la transformation de notre société afin qu’elle devienne apte à relever les défis qui lui sont imposés à tous les niveaux.

La confiance populaire ne s’achète pas, elle s’acquiert. La crédibilité des institutions n’obéit pas à l’offre pécuniaire la plus avantageuse ? Si tout s’achète, tout se perd. Et que celui qui se sent morveux se mouche, sa propreté confortera le processus démocratique dont la Nation a besoin.

Une campagne électorale a pour objectif de « favoriser l’adéquation d’un candidat à son électorat potentiel, de le faire connaître par le plus grand nombre d’électeurs et par chacun d’eux, de créer la différence avec les concurrents – et les adversaires – et avec un minimum de moyens, d’optimiser le nombre de suffrages qu’il importe de gagner au cours de la campagne ».

Cela ne peut se faire que par la présentation d’une offre politique qui répond aux attentes individuelles et collectives au sein de notre peuple. Une offre politique qui prend en considération la demande sociale dans son intensité et sa gravité pour en faire un levier de développement humain nécessaire à l’émergence et au respect de la souveraineté nationale en tout moment et en tout lieu de notre intégrité territoriale. Une offre politique qui préserve les équilibres de notre environnement naturel et sa biodiversité autant qu’elle promeut les libertés individuelles et publiques, l’émancipation et l’engagement pour l’intérêt national.

Et cette conviction, issue de la foi en notre pays et ses forces vives, s’exprimera pour se faire comprendre et pour se faire admettre dans la convivialité, l’écoute et le partage, sans arguments sonnants et trébuchants. La force de la persuasion sera puisée dans notre militance acquise et héritée, en adaptant notre communication aux différents électorats, de composition sociologique variée, pour les mobiliser à participer à l’édification de l’Etat national, démocratique et moderne que nous voulons.

La campagne électorale est avant tout un travail de mobilisation, aussi ardu qu’il soit suite à l’aspect méandriforme du processus démocratique et aux déconvenues d’un modèle de développement décrié. Elle sera menée à travers l’ensemble du royaume : une campagne dynamique, sans donner des « arrhes »ou organiser des meetings festifs pour « frapper au ventre » ou utiliser les mêmes méthodes de ceux et de celles qui ne croient qu’à la puissance de l’argent et se confortent dans le mépris de la population défavorisée, lésée et qui ne pense qu’à vivre l’instant présent.

L’appropriation du moment électoral n’est pas une question d’argent. C’est une communion entre les candidats et la population pour la consolidation du processus démocratique, la justice sociale et le développement durable de nos territoires. C’est un appel d’espoir pour une plus grande participation de nos compatriotes à cette étape cruciale de notre vie politique. Une participation consciente pour faire barrage à tous ceux et celles qui font l’amalgame entre la politique, la religion le monde des affaires et l’argent et qui permettrait à notre beau pays d’avancer vers le progrès social, la démocratie et la prospérité. Pour de plus amples développements, lisez, c’est écrit dans le « Livre ».

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