L’Observatoire des TPME tient son 1er conseil d’administration

Les choses sérieuses commencent pour l’Observatoire marocain des Toutes petites, petites, et moyennes entreprises (TPME). L’organisme, mis en place pour centraliser les données sur l’environnement des TPME, les compiler puis les analyser, a tenu son premier Conseil d’administration, lundi dernier à Rabat sous la présidence du wali de Bank Al-Maghrib. Abdelatif Jouahri, qui a tenu une conférence de presse à l’issue du Conseil d’administration, a reconnu le retard pris dans l’opérationnalisation effective de l’Observatoire.

Il n’empêche que plusieurs actions structurelles ont été menées, notamment pour le montage du mode de gouvernance de l’organisme, la réalisation des études préliminaires à son démarrage, la mobilisation des statistiques et la création des bases de données nécessaires pour son fonctionnement. Mais l’Observatoire n’a pas encore tranché sur la prochaine publication des indicateurs relatifs aux TPME. «Est-ce qu’il faut attendre que toutes les informations soient fiabilisées avant de les publier ou commencer par un échantillon représentatif qui a déjà été fiabilisé», s’est interrogé Jouahri. En attendant, l’on sait que le Conseil d’administration de l’Observatoire a arrêté le plan stratégique qui s’étale sur la période 2016-2019. Il a également validé le budget de l’Observatoire. Mais il ne s’agit que du budget de fonctionnement, fixé à 6 millions de DH par an, a souligné Jouahri. Celui d’investissement sera établi ultérieurement. De même, le Conseil a adopté son projet de règlement intérieur. Ainsi, «deux réunions annuelles sont prévues», a fait savoir le wali de la Banque centrale. Selon lui, «l’indépendance, la transparence et l’objectivité constituent les éléments majeurs qui caractériseront l’Observatoire». Cet organisme se veut également d’une large représentativité. Sur ce point, le wali de BAM a indiqué que le tour de table de l’Observatoire comprend, entre autres, un responsable de la primature. Seulement, «l’efficacité des missions reste tributaire de l’implication de l’ensemble des intervenants, notamment le ministère de l’Emploi et celui du commerce», prévient Jouahri. Surtout que la tâche ne sera pas facile pour l’Observatoire en raison des multiples problèmes auxquels se heurte le tissu des TPME. En tête, le poids de l’informel. Le gouverneur de la Banque centrale  a dénoncé notamment l’absence de sanctions à l’encontre des entreprises qui n’effectuent pas leur déclaration. Il mise sur l’identifiant commun de l’entreprise (ICE) pour  améliorer la qualité des informations sur les TPME. Pour rappel, cette mesure introduite par la loi de Finances de 2016 impose aux entreprises d’inscrire leur ICE sur tous les documents comptables.

Outre l’informel, le wali de BAM a réitéré son inquiétude face aux difficultés d’accès des TMPE au financement bancaire.  Le mémorandum qu’il vient d’adresser au chef du gouvernement fait état de l’atonie des crédits bancaires. Les derniers chiffres de BAM relèvent que le tissu des TPME n’a bénéficié en 2014 que de 36% du concours des établissements de crédit aux entreprises, équivalent à 167 milliards de DH.

Hajar Benezha

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