Abdelahad Fassi-Fihri , membre du bureau politique du parti et du progrès et du socialisme (PPS), considère que l’université annuelle du parti constitue un moment opportun pour mener une réflexion profonde sur les problématiques les plus pressantes. Cette année, l’université annuelle sera placée sous le thème «le secteur public et les services publics au Maroc face aux défis de la souveraineté économique et de la justice sociale». Un choix qui s’explique selon notre interlocuteur par le fait que ce think-tank ambitionne de contribuer au débat public sur les véritables questions qui préoccupent les citoyens.
Al Bayane : Pourquoi l’organisation d’une université annuelle ?
Abdelahad Fassi-Fihri : L’organisation de l’université annuelle du parti est devenue au fil des années une tradition. Cette année, il y a eu un retard, vu l’élection du 4 septembre. Pour nous, c’est l’occasion de mener une réflexion en profondeur sur les véritables questions qui préoccupent les citoyens et ce, en recul par rapport à la conjoncture politique.
Pouvez-vous nous expliquer les raisons du choix du thème de l’université annuelle qui sera consacrée à la problématique du service public?
Au PPS, nous tenons à ce que l’université annuelle soit un véritable think-tank qui contribue par ses réflexions au débat public autour des différentes problématiques les plus pressantes. Autrement dit, l’université par ses contributions et l’apport de ses membres, entend se positionner en tant que force de proposition visant à enrichir le débat sur les sujets d’actualité et rappeler, par conséquent, les positions de principes du PPS.
Pouvez-vous nous citer des exemples ?
Ce samedi 30 janvier, les réflexions porteront sur plusieurs questions qui nous interpellent à plus d’un titre. Je fais allusion à la société Samir qui était une entreprise nationale et qui a été privatisée. A cela s’ajoute l’OCP dont une part du capital a été ouverte au secteur privé. Cela débouche ainsi sur le rôle du secteur privé et sa complémentarité avec le public, en liaison avec la question de la souveraineté économique de l’Etat. Autre point non moins important, celui des mouvements de protestations qu’a connu le pays récemment contre certaines entreprises de gestion déléguée. D’ailleurs, il ne faut pas omettre que ces défaillances ont été relevées dans les rapports de la Cour des comptes. Au sein du PPS, le plus important consiste à répondre à la question de savoir comment assurer la concrétisation du principe du service public, en l’occurrence l’équité et le droit d’accès des citoyens démunis et des régions défavorisées aux prestations essentielles. Bref, il faut que la gestion déléguée soit l’occasion d’un véritable débat national. L’université annuelle du PPS constituera donc une occasion pour porter un regard croisé sur la gestion déléguée des services locaux, le rôle de l’Etat, les limites de son intervention, l’évaluation du partenariat public-privé, entre autres…
Au final, cette journée de réflexion sera aussi un moment opportun pour débattre d’autres questions relatives à l’école et l’hôpital publics et ce, en rapport avec la problématiques des ressources humaines.
Quel message voulez-vous transmettre en rendant hommage à l’économiste Abdelkader Berrada lors de cette université annuelle?
L’université annuelle du PPS, comme à chaque rendez-vous annuel, veille à rendre hommage à l’un de ses militants connu par ses contributions constructives et son apport intellectuel. D’ailleurs, il faut rappeler que l’université a déjà rendu auparavant un hommage particulier à deux militants du parti, notamment Mohamed Mesbahi et Abdelaziz Benzakour. Dans cette perspective, le choix d’Abdelkaker Berrada n’est pas un acte fortuit. C’est un militant reconnu par son apport à la réflexion économique, un éminent militant qui fût élève et compagnon de feu Aziz Belal.
Khalid Darfaf