Manque de vision!

Sur le vif…

Mohamed Nait Youssef

Le rapport de la Cour des comptes au titre de l’année 2021, rendu public dernièrement, a tiré la sonnette d’alarme sur l’absence d’une stratégie nationale culturelle. En revanche, il a  mis l’accent sur la nécessité de la mise en place d’une stratégie intégrée de l’action culturelle. Par ailleurs, les recommandations de la Cour adressées au ministère de la tutelle ont révélé les grands défis auxquels font face  les secteurs de la culture et des arts aux niveaux de la gestion, des infrastructures et des plans adoptés. Le rapport interpelle à plus d’un titre.

En effet, de la structuration en passant par le renforcement des  cadres  stratégique et juridique des secteurs culturels et patrimoniaux, sans oublier bien entendu un tas de questions relatives notamment aux infrastructures culturelles de proximité, au soutien aux projets artistiques et culturels, à la gestion des sites et monuments historiques, ledit rapport a mis le doigt sur l’une des plaies entravant le développement  la culture dans notre pays : le manque de vision et de stratégie.

C’est un constat! Depuis plusieurs années, ce secteur manquait non seulement d’une stratégie claire, intégrée et efficace, mais aussi d’une véritable  volonté…surtout politique. La preuve ?  Malgré les efforts déployés pour structurer et faire avancer les secteurs de la culture, les résultats ne rependent pas aux attentes et aux objectifs tant attendus par les professionnels des métiers.

Au fil des années, beaucoup d’eaux ont passé sous les ponts. Et l’arrivée de chaque ministre, les choses changent, avancent ou plutôt reculent…cela dépendait des contextes et des priorités. Or, la roue de la culture a toujours du mal  à tourner.

Pour la petite histoire, la période de la crise sanitaire a montré la fragilité, voire la vulnérabilité de ces secteurs vivant entre vents et marées. Connu par sa transversalité, une stratégie intégrée du secteur de la culture ne pourra se faire sans l’intégration de tous les acteurs concernés ; ministères de la culture, du tourisme, de l’artisanat, de l’économie, mais aussi des syndicats et des organismes actifs dans le domaine.

Pour ce faire, il faut que la culture soit une priorité et de la regarder surtout avec un œil optimiste. Car, au-delà de son rôle de passeur de valeurs, la culture est désormais aujourd’hui un secteur clé et générateur de revenus contribuant développement de l’économie nationale. Tout commence par la bonne gouvernance et surtout l’adoption d’une stratégie globale, transversale, intégrée et efficace. Il est bien temps de faire de la culture est une priorité.

Top