Funérailles d’Abdelaziz Tazi, fondateur du groupe Richbond
Les funérailles de feu Abdelaziz Tazi, fondateur du groupe Richbond, se sont déroulées mercredi dernier après la prière de Dohr au cimetière Chouhada à Casablanca. Dans un climat de forte émotion et de deuil, un cortège composé de plusieurs personnalités politiques, d’avocats, de professeurs universitaires et de centaines d’employés et de cadres de ses sociétés ainsi que les membres de sa famille, a accompagné le défunt l’homme à sa dernière demeure, lui rendant ainsi un dernier hommage.
Décédé mardi dernier matin à l’âge de 91 ans, après une vie dédiée au travail sérieux loin des lumières, Tazi entretenait de son vivant des relations étroites avec Ali Yata, Abdellah El Ayachi et autres leaders du Parti Communiste Marocain. Il a également joué un grand rôle dans la Résistance, spécialement dans les missions qui relèvent de la communication au sein du parti.
Un bon nombre de ses contemporains s’est exprimé à l’occasion de cette perte douloureuse.
Ismaîl Alaoui : Un militant de l’ombre
Si Abdelaziz, paix sur son âme, entretenait une relation spéciale avec feu Abdellah El Ayachi et feu Ali Yata, et je l’ai connu par le biais des camarades qui l’ont connu. Il est resté fidèle aux principes pour lesquels il a milité au sein de la résistance pour l’indépendance du pays, et a conservé son attachement pour le parti, ses principes et ses idées, tout en supportant politiquement et matériellement le parti. Si Abdelaziz Tazi fut un homme connu pour sa grande modestie. Il vivait dans l’ombre, et militait en silence pour servir les intérêts de la nation et du peuple.
Ahmed Salem Latafi : Un homme vertueux, humble et attaché aux idéaux du PPS
J’ai connu feu Abdelaziz Tazi durant les années 70 du siècle dernier, dans la demeure du camarade Abdellah El Ayachi, avec lequel il entretenait une relation très forte. Ils étaient de grands amis.
J’écoutais attentivement et en silence leurs conversations autour de l’indépendance et de la résistance, car tous leurs récits étaient passionnants et instructifs pour moi, au vu de la quantité d’informations que les défunts s’échangeait durant leurs entretiens.
Il est connu que Si Abdelaziz était un membre du Parti de la Choura et de l’Istiqlal à ses débuts, avent de rejoindre le Parti Communiste Marocain, parti pour lequel il est resté un militant fidèle aux côtés des camarades pionniers comme Abdellah El Ayachi et Ali Yata.
Si Abdelaziz, paix sur son âme, n’a jamais privé le parti de son soutien, politique ou financier, ce fut un homme vertueux, humble. Il est resté attaché aux principes qu’il défendait au sein du PCM. Il était fidèle à ses compagnons, et a soutenu le camarade El Ayachi lors de sa maladie, et sa fille Asia le ramenait avec elle au domicile familial où il jouissait du respect de toute la famille, une famille exceptionnelle dans tous les sens du terme. L’épouse de Si Abdelaziz est une femme vertueuse et humaniste, ainsi que son fils Karim le militant progressiste, c’est une famille qui inspire le respect.
Abdelouahed Souhail, membre du bureau politique du PPS
Si Abdelaziz, paix sur son âme, était l’un de ces gens qui ont consacré leur jeunesse au militantisme. Il a adhéré au Parti de la Choura et de l’Istiqlal, puis a rejoint les rangs du Parti Communiste Marocain. Il a joué un rôle dans la lutte pour l’indépendance, et était proches des camarades à Casablanca, et un ami intime des camarades Abdellah El Ayachi et Ali Yata. Il a fait preuve de persistance en tant que militant, et les relations avec lui et des membres de sa famille, eux-mêmes militants du parti, ont perduré.
Il était, paix sur son âme, courageux dans ses positions, fidèle à ses principes, et a fourni un grand support au parti tant au volet politique que matériel, et a fait preuve du même comportement avec d’autres forces progressistes et démocratiques.
D’un autre côté, il a établi une activité économique nouvelle et y a succédé. Dès le début, il a travaillé sur les produits dérivés du plastique, dans le cadre d’une petite société, et a poursuivi son action de manière autodidacte en ciblant les marchés populaires, jusqu’au point de développer cette société au rang de groupe économique les plus importants au Maroc, connu pour sa production de meubles et de textile.
La perte de Si Abdelaziz nous prive d’un membre de cette génération de pionniers qui ont bâti le parti et se sont aventuré dans un temps où l’aventure était très risquée. La génération qui a suivi, et celles d’après, ont veillé à la continuité de cette expérience avec le Parti du Progrès et du Socialisme.
Si Abdelaziz entretenait de bonnes relations avec les camarades pionniers comme Chouaib Rifi, Simon Lévy, Oubella El Kokji, et Abdessalam Bourkia. Cette relation reposait sur la confiance et la fidélité. C’était un homme humble, qui travaillait avec beaucoup de tranquillité, et n’exprimait pas son avis de manière directe s’il n’avait pas confiance dans son interlocuteur. Dès que le parti avait besoin de Si Abdelaziz, il en recevait tout le support et l’appui.