minimiser les contrecoups sur certains secteurs jugés stratégiques, notamment le transport de personnes et de marchandises. Dans tous les cas, rassure le département en charge du dossier, la hausse ne peut excéder 1 dirham/litre si le cours du baril franchit le cap des 120 dollars. Au-delà de ce seuil, aucune augmentation ne serait effectuée.
La formule d’accompagnement proposée par le gouvernement pour contenir la hausse qui serait appliquée une fois le système d’indexation partielle est mis en marche, est-elle efficace et réalisable ? On ne le sait pas encore. En fait, Najib Boulif en charge du ministère des Affaires générales et de la gouvernance vient de mettre le point sur la panoplie des mesures qui accompagneront le système de l’indexation. A priori, les variations des prix ne porteront que sur une fraction réduite de la variation totale. L’Etat a en effet déterminé un seuil fixe au dessus ou au dessous duquel l’indexation est opérée.
Sur un autre registre, il est question de mettre en place des dispositifs de soutien au profit de certains secteurs, notamment le transport, afin de minimiser les répercussions de cette mesure sur les prix de transport des personnes et de marchandises. A ce titre, l’étude d’impact confectionnée par les experts du département de Boulif veut éliminer toute répercussion de la hausse des prix à la pompe sur les tarifs de transport de personnes et de marchandises. Pour ce faire, un mécanisme de restitution est désormais confié à Poste Maroc pour payer la différence de prix, à condition toutefois de présenter les bons d’achat de carburant à la caisse. Mais d’aucuns s’interrogent aujourd’hui sur l’efficacité de cette option et surtout sa praticabilité à large échelle.
Une mesure non moins importante consisterait à opter pour la stratégie dite de «Hedging» (qui consiste à se couvrir contre les variations du cours de change en prenant deux positions opposées d’un même montant ou a protéger ses gains et/ou à profiter des mouvements de correction). Le choix de la compagnie d’assurance et de la banque conseil est finalisé. Il ne reste que la signature, qui ne devrait pas tarder.
Selon le ministre des Affaires générales et de la gouvernance, la mise en ouvre du système de l’indexation partielle se fera à travers le pilotage de deux actions principales selon une périodicité propre. La première action principale se tient une fois par an et touche à l’identification à la veille de chaque loi des finances, des seuils tolérables pour chaque produit pétrolier soumis à l’indexation et ce conformément aux crédits budgétaires ouverts à cet effet. La seconde action se tiendra quant à elle chaque mois se prononcera sur le calcul de la variation et de son application ou non en fonction d’un lissage des cotisations sur quatre quinzaines de suite afin d’atténuer le poids de la variation.
Pour ce responsable gouvernemental, les différentes expériences pertinentes combinent entre autres un système d’indexation des prix à la pompe, l’accompagnement du secteur de transport public, la mise en place de filets de sécurité ou encore l’incitation à l’efficacité énergétique. Et de conclure que le poids de la subvention aux hydrocarbures au Maroc (5,5%) est parmi les plus élevés, notant que la moyenne de la région MENA enregistre 3% du PIB, celle de l’Afrique sub-saharienne de 1,8%, et celle des pays du G20 de 1,1%. Seules l’Egypte (7,6% du PIB) et l’Algérie (5,8%), pays producteurs de pétrole, ont des niveaux comparables au Maroc.
Pour rappel, l’indexation stipule la révision des prix des carburants lorsque les cours du brut sur le marché international varient à la hausse comme à la baisse à raison de 2,5%. Les subventions forfaitaires pour 2013 sont de 2,6 DH/litre pour le gasoil, 0,8 DH/litre pour le super et 930 DH la tonne pour le fuel type 2.