En Amérique latine, le glas a sonné pour la thèse séparatiste

Sahara marocain

Rachid Mamouni (MAP)

S’il est une leçon à retenir de l’année 2024 en Amérique latine en relation avec la question du Sahara marocain, c’est bien celle-ci: la persévérance de la diplomatie marocaine, sous l’impulsion des Hautes Orientations de SM le Roi Mohammed VI, a fini par être payante, reléguant la thèse séparatiste au crépuscule de son existence dans cette partie du monde.

Dans Son dernier Discours à l’occasion de l’anniversaire de la glorieuse Marche Verte, le Souverain avait indiqué que « l’affaire de notre intégrité territoriale se trouve à une phase qui requiert la mobilisation permanente de tous ».

Et c’est justement ce « surcroît de mobilisation » sur lequel SM le Roi avait insisté, qui a permis de convaincre certains pays latino-américains de « la justesse de notre Cause et de contrecarrer les manœuvres des adversaires » du Maroc.

De l’Equateur au Panama, en passant par le Pérou, le Brésil, le Paraguay et plus récemment le Chili, les expressions de soutien à la position marocaine ont, certes, pris différentes formes, mais elles convergent vers une seule réalité : la crédibilité et le réalisme de l’initiative d’autonomie pour régler le différend artificiel autour du Sahara marocain sont les meilleurs alliés de l’argumentaire sur le bon droit du Maroc dans ses provinces du sud.

En octobre, la République de l’Equateur avait décidé de suspendre sa reconnaissance de la pseudo «rasd», qu’elle avait reconnue en 1983, avec l’ouverture d’une soi-disant ambassade en 2009.

Cette décision, qui ouvre un nouveau chapitre dans les relations entre Rabat et Quito, s’inscrit dans la continuité de la dynamique impulsée par SM le Roi, pour renforcer les liens avec le sous-continent, depuis la Tournée Royale dans des pays d’Amérique Latine en 2004.

Un mois plus tard, c’était au tour du Panama de suivre le mouvement en suspendant ses relations diplomatiques avec la pseudo «rasd».

Cette succession de victoires a fait dire à Miguel Angel Rodriguez Mackay, ancien ministre péruvien des Affaires étrangères et fin connaisseur du droit international, que les retraits des reconnaissances de la pseudo «rasd» sont «inéluctables».

« La pseudo rasd, comme on le sait, n’existe pas en vertu du droit international (…) et la décision panaméenne vient rejoindre la tendance internationale écrasante qui, ces derniers temps, reconnaît, d’une part, la souveraineté du Royaume du Maroc sur son Sahara, et d’autre part, confirme son adhésion totale à la proposition d’autonomie», a poursuivi l’ancien chef de la diplomatie péruvienne.

Si le Panama avait été le premier pays de la région latino-américaine à reconnaitre la prétendue « rasd » en 1978, il faut souligner qu’avec le retrait de cette reconnaissance, ce sont presque cinq décennies de duperies et de mensonges qui disparaissent sous les coups de boutoir d’une diplomatie marocaine sereine, proactive et dynamique.

A ce propos, le doyen de la faculté de droit de l’Université de Colombie (UNICOC), Hernan Olano, a expliqué la démarche marocaine, sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi, dans la défense de l’intégrité territoriale et qui marque une « transition d’une approche réactive à une approche proactive » dans la défense de la première cause nationale.

Hernan Olano a, par ailleurs, mis en avant le rôle de la diplomatie parlementaire et des organisations de la société civile dans cette bataille, notamment en Amérique latine.

Ainsi, en novembre, le Sénat paraguayen a apporté un soutien sans équivoque à l’intégrité territoriale du Maroc, tout en insistant auprès du gouvernement de ce pays pour adopter la même position.

Dans une résolution entérinée par la séance plénière de cette institution législative, il était question de l’initiative d’autonomie comme seule base pour parvenir à une solution pacifique, juste, durable et mutuellement acceptable du différend au Sahara, dans le cadre du respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Royaume.

Début décembre, la Chambre des Députés du Paraguay a exhorté le gouvernement de ce pays à exprimer un appui explicite à l’Initiative marocaine au sein des espaces et fora internationaux auxquels il prend part.

Auparavant, le Sénat brésilien s’était exprimé en faveur du plan d’autonomie et le ministre brésilien des Affaires étrangères avait salué, depuis Rabat, les efforts sérieux et crédibles déployés par le Royaume pour aller de l’avant vers un règlement de ce différend.

Dans une évolution remarquable de la position de son pays sur la question nationale, le ministre chilien des Relations Extérieures de la République du Chili, Alberto Van Klaveren, a exprimé « le soutien constant du Chili à (…) une solution juste, pragmatique, durable, réaliste, viable, définitive et mutuellement acceptable à la question du Sahara occidental, dans le cadre de l’initiative présentée par le Maroc aux Nations Unies en avril 2007″.

Au Pérou, qui avait retiré sa reconnaissance de la prétendue « rasd » en 2023, des voix parlementaires, dont celle du député Ernesto Bustamante, insistent pour que ce pays rejoigne la trentaine d’Etats qui ont ouvert des consulats dans les provinces du Sud.

Dans les instances législatives régionales, la dynamique est aussi inexorable que sur le plan diplomatique. La création récente d’un Forum économique Maroc-Amérique latine-Caraïbes participe des nombreuses percées réalisées par la diplomatie parlementaire.

Ce Forum réunit la Chambre des conseillers et plusieurs parlements régionaux d’Amérique latine et des Caraïbes pour renforcer les relations stratégiques entre les parties et mettre en place un cadre institutionnel formel et permanent pour le dialogue parlementaire interrégional.

La partie latino-américaine comporte le Parlement du Mercosur (Parlasur), le Parlement centraméricain (Parlacen) et le Parlement andin (Parlandino).

Le Forum des présidents des pouvoirs législatifs d’Amérique centrale, des Caraïbes et du Mexique (FOPREL), au sein duquel le Maroc bénéficie d’un statut de « Partenaire avancé », a salué récemment l’Initiative Royale pour l’Atlantique, une position on ne peut plus claire d’appui à la démarche marocaine.

Au-delà des arènes diplomatique et parlementaire, le Maroc a aussi gagné la bataille de l’opinion publique latino-américaine, en particulier dans les universités et les médias en érodant, progressivement et patiemment, les justifications éculées du polisario et de ses soutiens idéologiques regroupés au sein du Forum de Sao Paolo.

L’obsolescence de la thèse séparatiste en Amérique latine est le signe d’un basculement inéluctable des perceptions de la question du Sahara chez les élites de cette région.

Autrefois entretenu par les généreux financements algériens, l’édifice érigé par les séparatistes en Amérique latine vacille face à une diplomatie marocaine crédible et persévérante. Il est promis à un balayage rapide par les vents de la raison et de la réalité sur le terrain.

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