Invité de l’émission «Sans langue de bois» sur «Medradio»
Khalid Darfaf
Invité de l’émission «Sans langue de bois», diffusé par la chaîne «Med Radio», le Secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), Mohamed Nabil Benabdallah, a dressé un diagnostic sombre du bilan de l’action gouvernementale.
Sans détour ni fioriture, le leader du Parti du Livre a jugé qu’il s’agit du plus faible gouvernement que les Marocains aient connu. Un tel constat s’explique, a-t-il souligné, par les querelles et conflits, purement électoralistes, dans lesquelles se sont laissées embourber les composantes de la majorité, laissant derrière eux un vide à tous les étages, notamment au niveau du champ politique. Il va sans dire, ajoute le leader du PPS, qu’un champ politique délaissé ou encore livré à des conflits secondaire qui ne sert en rien la cause des citoyens, entravent le processus de construction démocratique.
D’ailleurs, a-t-il insisté, le gouvernement a fait preuve d’un déficit communicationnel flagrant lors du confinement sanitaire imposé par la propagation de la pandémie, étant donné que ni l’Exécutif ou encore mois les parties qui le composent, n’avaient pris l’initiative d’organiser un débat public national autour des enjeux et défis qui guettent le pays. Et pour cause, plusieurs « acteurs » de la classe politique y compris des secrétaires généraux des partis de la majorité ne sont capables d’exprimer des positions claires sur le sujet à cause de «la peur», ce qui constitue une véritable régression voire un rétrécissement du champ politique.
Il faut dire que le «facteur peur», n’est que le résultat des conflits secondaires provoqués par certaines composantes de l’opposition et qui a débouché sur une crise de confiance entre les citoyens et les partis politiques.
Abondant dans le même ordre d’idées, Nabil Benabdallah a sonné le tocsin en prévenant que le Maroc s’apprête à adopter de grandes orientations qui seront mises en place par la Commission spéciale sur le modèle de développement qui a été nommée par le Souverain, tout en mettant en exergue que ce nouveau modèle de développement quelque soit le degré de sa pertinence, requiert un gouvernement et des partis politiques forts, qui ont l’audace de faire le choix politique à plusieurs registres, notamment dans les secteurs de l’Économie, l’Enseignement, la Santé, entres autres.
Comme quoi, la concrétisation de ce nouveau modèle de développement est tributaire d’un champ politique fort, a-t-il poursuit, tout en précisant que certaines composantes politiques ne sont pas conscientes du degré de la responsabilité, en procédant à alimenter les antagonismes au lieu de s’atteler à la lourde tâche celle de promouvoir la situation économique et social. Mais ce constat n’est pas généralisé, vu qu’au sein de la classe politique existe certains qui sont capables d’assumer leurs responsabilités en faisant preuve de courage et de discernement en matière du choix politique ou lors de prise de décision.
Dans ce cadre, l’intervenant a rappelé que le PPS fait parties des acteurs qui n’ont pas failli du tout à leurs missions, en appelant souvent à être omniprésent sur dans l’espace social, comme c’est le cas durant la crise sanitaire en s’efforçant à communiquer avec toutes les composantes tout en œuvrant à produire des documents visant à trouver les solutions adéquates. Qui plus est, le PPS en tant que parti d’opposition n’a pas dérogé à sa fonction en essayant de renforcer ses liens avec les autres partis du même rang, a-t-il dit, en faisant allusion à la correspondance adressée conjointement avec le Parti Istiqlal, adressé au chef du gouvernement l’invitant à débattre la situation politique et social et ouvrir un débat national pour informer l’opinion publique sue les développements et les défis qui s’imposent. En contrepartie, le dirigeant du PPS s’est interrogé sur le rôle des partis de la majorité, qui a brillé par son absence lors de la crise sanitaire.
Sur un autre registre, l’intervenant s’est penché dans son intervention sur le débat actuel autour du quotient électoral, en précisant qu’au moment où les partis de l’opposition ont essayé de rapprocher les visions, le chef du gouvernement a préféré de s’attaquer à tout le monde en voulant faire de ce sujet une question primordiale pour le devenir du pays.
Tout en mettant en garde contre ce genre de comportement, l’ancien ministre de l’Habitat a considéré que ce qui importe pour les citoyens aujourd’hui c’est de promouvoir les conditions économiques et sociales du pays et la mise en œuvres des orientations de SM le Roi Mohammed VI contenus dans le discours de la fête du Trône ou celui prononcé à l’occasion de la rentrée parlementaire. Malheureusement, il s’avère d’après le projet de loi des finances, que le gouvernement est incapable voire impuissant de concrétiser les orientations royales, a-t-il martelé.