Session plénière de l’Académie Hassan II des Sciences et Techniques
Le patrimoine naturel est un héritage commun précieux qu’il faut inventorier, préserver et fortifier, a souligné, mardi à Rabat, le Secrétaire perpétuel de l’Académie Hassan II des sciences et techniques, Pr. Omar Fassi-Fihri.
S’exprimant lors la cérémonie d’ouverture de la 15è session plénière solennelle 2020 de l’Académie, organisée sous le thème «Patrimoine naturel et développement durable», en présence notamment du chef du gouvernement Saad Dine El Omani et du Conseiller de SM le Roi, Andrey Azoulay, M. Fassi-Fihri a indiqué que le Maroc se propose de disposer d’une base scientifique et technologique solide capable d’accompagner son développement économique et social en mettant en place une politique scientifique, technologique et d’innovation, audacieuse et visionnaire.
Une telle vision s’explique par la richesse et la diversité du patrimoine naturel du Royaume, a-t-il souligné, relevant que ce patrimoine «ne doit pas rester une préoccupation des seuls scientifiques», dès lors qu’il concerne l’ensemble de la collectivité et les scientifiques ont le devoir d’informer et de sensibiliser le grand public à l’importance de sa préservation.
«Nous avons choisi de nous focaliser dans cette session sur le patrimoine géologique, le patrimoine forestier et la problématique des ressources en eau», a-t-fait savoir.
Concernant le patrimoine géologique, a-t-il expliqué, le Maroc est «le paradis des géologues» avec ses différentes formations géologiques, alors que le patrimoine forestier est considéré au Maroc comme le patrimoine «le plus important» du point de vue économique et environnemental, car «notre pays recèle un grand nombre d’écosystèmes forestiers d’une richesse et d’une variété indéniable».
Quant à la ressource hydrique, il faut nécessairement la préserver, la sauvegarder et la protéger et une importance primordiale doit être accordée aux technologies de l’eau, a-t-il plaidé.
M. Fassi-Fihri a affirmé, en outre, que cette session ambitionne d’apporter une contribution et un éclairage sur les solutions majeures actuellement utilisées dans le domaine de la préservation et de la valorisation du patrimoine naturel et sa contribution au développement durable, débattre des perspectives des nouvelles connaissances et de passer en revue quelques grandes avancées réalisées par le Maroc en la matière.
Pour sa part, le secrétaire d’Etat espagnol à l’Environnement, Hugo Alfonso Morán Fernández, qui a animé la conférence inaugurale sur les «Réflexions et actions concernant le patrimoine naturel et le développement durable», a noté que les grands défis environnementaux et sociaux auxquels est confrontée aujourd’hui la société mondiale peuvent être appréhendés à partir d’une perspective cohérente, synergique et de coopération multinationale et multilatérale.
«Les objectifs du développent durable pour la lutte contre la pauvreté et la sécurité alimentaire sont intrinsèquement reliés aux objectifs de conservation de la biodiversité et des écosystèmes», a-t-il souligné.
L’Espagne et le Maroc partagent le souci de préserver la Méditerranée et collaborent pour la conservation de la nature et de la biodiversité, a t-il affirmé, faisant observer que le nord du Maroc est un véritable espace de communication entre l’Afrique et l’Europe, basé sur les principes de développement durable. Le responsable espagnol a jugé, par ailleurs, «nécessaire» l’élaboration d’un nouveau contrat avec la planète lors de la prochaine conférence de la plateforme intergouvernementale sur la biodiversité, qui se tiendra en octobre prochain, pour freiner cette dégradation alarmante de la biodiversité et sauver l’humanité.
Dans une déclaration à la MAP, M. Fernández a estimé «très important» de s’appuyer sur le rôle de l’Académie Hassan II des sciences et techniques au moment d’aborder l’un des grands défis que rencontre l’humanité, à savoir le changement climatique et la perte de la biodiversité.
«Depuis longtemps, la politique a tournée le dos à la science. Le temps est venu pour que la science et la politique se joignent pour répondre ensemble à la demande de l’humanité», a-t-il insisté.
Au programme de cette session plénière, dont les travaux se poursuivront jusqu’au 27 février, figurent quatre conférences intitulées «Valorisation du patrimoine géologique marocain», «Patrimoine minier et énergétique et développement durable», «Patrimoine hydrique, patrimoine forestier et exploitation durable» et «Espaces boisés et exploitation durable», animées par d’éminentes personnalités scientifiques venant du Maroc et de l’étranger, notamment d’Espagne, du Portugal, de France, du Mexique et d’Allemagne.
Un autre panel intitulé «Quel avenir pour l’exploitation et le développement durable du patrimoine naturel du Maroc ?» est également prévu et sera sanctionné par un débat en clôture de cette rencontre.
La cérémonie d’ouverture a été également marquée par la présence du ministre de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Saïd Amzazi et du ministre délégué chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Driss Ouaouicha et d’une pléiade de personnalités des mondes diplomatique, académique et scientifique.
(MAP)