La cupidité a la peau dure

Enseignement privé

B.Amenzou

Le bras de fer entre des parents d’élèves et certaines écoles privées dans plusieurs régions continue. En effet, certains établissements du privé persistent et signent, en s’acharnant sur des parents leur demandant de payer des frais de scolarité, apparemment indus.

Alors que ces parents, insatisfaits de la qualité de l’enseignement à distance dispensé durant la période du confinement, et même lors du démarrage de cette rentrée scolaire dans certaines villes, demandent l’ouverture d’un dialogue pour éclaircir les choses. De plus, les parents ne revendiquent pas l’annulation totale des frais de scolarité mais une réduction légitime.

Ce que certaines écoles refusent, en poussant le bouchon plus loin jusqu’à harceler des familles par des mises en demeure. «L’école nous a adressé une mise en demeure, exigeant le paiement de la totalité des frais de scolarité durant la période du confinement, alors que lors de la réinscription, les responsables de cet établissement nous ont promis une négociation», s’indigne un parent dans la préfecture des arrondissements d’Al Fida Mers Sultan à Casablanca.

Les cas pareils sont innombrables notamment dans la région de Casablanca. Ces écoles continuent d’harceler les parents même si la justice avait tranché dans plusieurs cas, en garantissant le droit de l’enfant à l’apprentissage. D’ailleurs, dans plusieurs villes, et dans des nombreuses affaires qui opposent parents d’élèves et écoles privés, la justice a pris fait et cause pour les parents d’élèves.

Elle a débouté des écoles privées dans leur demande de paiement de frais de scolarité, apparemment exagérés. « La prestation exigée, à savoir les cours, n’a pas eu lieu comme mentionnée dans le contrat, même tacite, liant les deux parties, l’école et les parents », fait remarquer un avocat au barreau de Casablanca.

De même, selon la loi 06.00 formant statut de l’enseignement privé, et précisément dans son chapitre 5 sur l’enseignement à distance, en aucun cas «le volet financier» en cas d’arrêt des cours en présentiel suite à une crise quelconque et l’instauration de l’enseignement à distance, n’a été clairement explicité.

En fait, cet acharnement de certaines écoles du secteur privé a porté préjudice à l’image de ce secteur. D’ailleurs, le nombre des élèves ayant migré du privé au public a presque triplé en une année. «140 000 élèves des écoles privées ont migré vers le public, au lancement de l’année scolaire en cours, 2020-2021, contre 52 000 une année auparavant», a affirmé le ministre de tutelle, Said Amzazi, devant la Commission de l’enseignement, de la culture et de la communication de la Chambre des représentants, en octobre, lors de la présentation du projet de budget du ministère de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, au titre de l’année 2021.

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