sombre de l’évolution des condamnations à mort au Maroc où 122 sentences à la peine capitale ont été prononcées l’an dernier. Ce qui pousse Mohamed Sektaoui, secrétaire général d’Amnesty Maroc, à qualifier la situation au Maroc de paradoxale. Car «au moment où le pays emprunte une voie proche de l’abolition de la peine de mort, nous constatons un courant s’opposant à cette tendance positive», déplore-t-il. Il pointe du doigt le département de la Justice, particulièrement son projet de réforme du code pénal dans lequel la peine de mort a été maintenue dans 11 articles. En effet, le texte édicte la peine capitale en cas d’atteinte à la sûreté de l’Etat, d’affaires liées au terrorisme et en cas d’homicide aggravé. Sachant que cette sanction ne pourra être prononcée que si les juges la décident à l’unanimité. Outre ce texte, Mohamed Sektaoui dénonce également le code de justice militaire, qui a été adopté en 2014 et qui compte à son tour 5 infractions consacrant la peine de mort.
Pour Mohamed Sektaoui, «ces textes sont contradictoires avec les recommandations de l’IER et de l’article 20 de la Constitution qui garantit le droit à la vie». Au nom de la Constitution, le secrétaire général d’Amnesty Maroc n’hésite pas à appeler à l’abolition de la peine de mort en toutes circonstances, sans exceptions. Il réclame également l’adoption de la résolution des Nations Unies relative à un moratoire sur la peine de mort.
La peine de mort dans le monde
La Chine figure en tête du podium des exécutions. Elle est suivie de l’Iran, du Pakistan, de l’Arabie Saoudite et des Etats-Unis. Sur les 1634 cas d’exécutions, 1196 ont eu lieu dans huit pays du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord. L’Iran représente à lui seul 82% des exécutions recensés dans la région. Pour sa part, l’Arabie Saoudite a exécuté au moins 158 personnes, soit une augmentation de 76% par rapport à 2014.