Qui tire profit de la débandade qui secoue actuellement les deux ténors historiques du mouvement national dont la contribution notoire à la construction du Maroc d’aujourd’hui n’est pas du tout à occulter ni à taire ? Sans aucune intention de s’immiscer dans les questions internes de ces entités politiques ni de se compatir, encore moins de «jubiler» de leur sort, il va sans dire que ce déchirement du rang national et démocratique, longtemps «allié» pour les bonnes causes du peuple et de la nation, ébranle tout un chacun partageant les mêmes soucis patriotiques, des décennies durant.
Il est bien évident que ce collectif traditionnellement uni pour la libération, la prospérité et la dignité de son pays, s’est désagrégé, au fil du temps et s’est quasiment désuni pour des attitudes inconsidérées, beaucoup plus liées aux caprices de leurs têtes dirigeantes qu’aux lignes politiques de leurs formations respectives. Pendant déjà très longtemps, le PPS, «petit poucet» de ces deux «grands vaniteux» compagnons de route, se servait, à chaque fois, du sens de la mesure qu’on lui connait afin d’atténuer leurs excès de zèle, au point de se faire curieusement sanctionner pour ses médiations conciliatrices ou encore pour des prises de position divergentes.
Aujourd’hui, on paie les pots cassés de ce chancellement irréfléchi qui a constamment taraudé l’esprit leadership vorace de ses auteurs. Le rapport de force qu’on a toujours mal mesuré et, partant, mal géré, finit par tondre le manteau laineux qui tiédissait cette position de marque dans l’histoire de la Nation. Le Makhzen, sous toutes ses formes, n’attendait, en fait, que des faux pas fatals de la sorte pour passer à l’offensive et «déplumer» les entrains zélateurs. Ni le processus démocratique progressif ni la stabilité quiète et placide n’admettent de tels glissements assassins. D’autant plus que les conduites écervelées dont font preuve leurs leaders mutuels «confortent» la mission makhzénienne par le truchement des incitations aux implosions internes intestines.
On ne peut alors prétendre assurer la démocratisation du pays que dans un contexte ambiant où l’aplomb de société et la progressivité de combat font bon ménage, au sein d’un environnement pluriel et complexe. Le slogan du grand Soir et le réflexe du petit Machiavel n’ont plus de place dans une phase transitoire de haute acuité où la lutte pondérée pour libérer le pays de la dépravation et de la mainmise s’avère impérieuse, dans le cadre d’un large bloc démocratique, sans monopole ni dérapage, aux côtés des attentes et des aspirations des masses populaires déshéritées.