On ne le dira jamais assez. Les contrôles de la qualité sanitaire des produits alimentaires de grande consommation et de leurs prix ne sont pas suffisants. Certes, les missions de contrôle sont renforcées et multipliées à la veille et durant le mois sacré de Ramadan mais elles ne permettent pas de couvrir l’ampleur et le poids des pratiques frauduleuses qui sont parfois fatales pour la santé du consommateur.
Le phénomène de la vente des produits impropres à la consommation semble interminable et irrésolu malgré les instructions données ici et là par le département de l’Intérieur et la direction de l’ONSSA. Des tonnes de produits avariés sont saisies tous les jours par les services compétents. Les pratiques illégales touchent en effet la totalité des produits de grande consommation des produits laitiers, aux protéines animales en passant par les épices, les dattes, les confiseries, le beurre, le miel, les œufs, les produits de la mer, les légumes et les fruits et la liste est longue. La traçabilité des produits fait largement défaut sauf pour les produits destinés à l’exportation qui subissent toutes les mesures de contrôle et de conformité nécessaires et exigées par le pays importateur.
Pour rappel, en 2015, les cellules de permanence et de supervision de la qualité et la sécurité des produits alimentaires ont saisi 11 milles tonnes de produits avariés. Le phénomène s’amplifie en 2016. La saisie des produits impropres à la consommation durant les cinq premiers mois de l’année en cours est révélatrice d’une résistance sans pareille. Rien que pour les mois de mars et avril derniers, les services de l’ONSSA ont saisi respectivement 620 et 566 tonnes de produits avariés – toutes variétés confondues- dangereux pour la santé.
Ce n’est pas tout, le consommateur reste malmené côté prix. Là aussi, les circuits de contrôle semblent défaillants. Si les prix des légumes et fruits restent pour le moment dans leurs fourchettes normales avec de petites variations à la hausse, ceux des poissons subissent des corrections à la hausse importantes. Les quantités offertes sur le marché restent insuffisantes par rapport à la demande croissante enregistrée au cours de ce mois de Ramadan. Le poulet aussi continue à coûter cher et le kilo du poulet vif s’élève à 23, voire 25 dirhams.
Le mois de ramadan est celui du consumérisme et non de la consommation. L’idée que se font certains vendeurs inconscients – ou conscients – du danger auquel ils exposent leurs clients paraît ne pas avoir raisonné dans leurs esprits. En dépit des efforts déployés par l’Etat pour pallier ce crime devenu ancré dans les mœurs du mois sacré, autant veiller davantage à assurer un rapport qualité/prix sans ruiner les poches et la santé du consommateur ou encore… la santé avant les poches.
Fairouz El Mouden