L’Iran embarrasse les grandes puissances occidentales. Conduite par les Etats-Unis qui possèdent plus de 5000 têtes nucléaires, la communauté internationale refuse à l’Iran le droit d’accéder à la technologie de l’atome. Mais, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, qui ne rate aucune une occasion pour faire prévaloir son droit légitime, ne l’entend pas de la même oreille. Il est allé lui-même assister à la conférence de suivi du TPN pour dénoncer le diktat américain et réaffirmer le caractère pacifique du programme nucléaire iranien. L’Agence internationale de l’énergie atomique, qui supervise le contrôle de la prolifération nucléaire, n’est pas en mesure de confirmer le contraire. Dans son intervention lundi devant la conférence de suivi du traité de non-prolifération, le directeur de l’AIEA, Yukiya Amano, estime que son organisation reste incapable de confirmer que le caractère du programme nucléaire iranien est pacifique ou non.
L’Iran est signataire du Traité de Non Prolifération et ses installations civiles nucléaires sont les plus surveillées au monde par les inspecteurs de l’AIEA qui assurent un contrôle renforcé, avec notamment des visites surprises.
Mais la conférence d’examen du TNP, qui se poursuivra jusqu’au 28 mai, ne veut rien savoir. Au menu, Américains, Français, et Britanniques, qui ont boycotté le discours d’Ahmadinejad, sont à pied d’œuvre pour parvenir à convaincre la Chine et la Russie d’accepter une quatrième série de sanctions économiques du Conseil de sécurité de l’ONU contre l’Iran. Chose qui n’est pas acquise d’avance en raison de la réticence de Moscou et de Pékin à l’acharnement occidental contre Téhéran.
Mais le cas du nucléaire iranien n’est pas isolé. C’est également le cas de tous les pays du tiers monde qui aspirent à développer une technologie nucléaire pour prévoir la pénurie des ressources en carburant. L’Occident accepte de vendre le nucléaire comme produit à consommer avec modération, mais les pays nucléaires se sont érigés en club trié sur le volet et qui refuse toute nouvelle adhésion.
Les pays Non Alignés ne cachent pas leur désaccord. La solidarité avec l’Iran sur la question nucléaire traduit cette situation. Les ministres ont réaffirmé, dans une déclaration datant de 2006, le droit fondamental et inaliénable de tous les Etats à développer la recherche, la production et l’usage de l’énergie atomique à des fins pacifiques, sans aucune discrimination et en conformité avec leurs obligations légales correspondantes.
A l’opposé de l’acharnement contre l’Iran, la communauté internationale passe sous silence le programme nucléaire israélien.
Ce programme a démarré au début des années 60, grâce à l’aide et au transfert de savoir de la France, et de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis. La centrale nucléaire de Dimona, qui sert à la fabrication de bombes atomiques, n’a jamais été contrôlée. Pis encore, Israël a toujours refusé de signer le traitement de prolifération nucléaire sans être inquiété.
LA situation est d’autant plus grave qu’Israël possède environ 200 à 300 têtes nucléaires, selon les estimations des experts. En mai dernier, l’ancien président américain avait confirmé que Tel Aviv était le seul pays à posséder un arsenal de 150 têtes nucléaires au Proche-Orient.
La position de l’Occident vis-à-vis d’Israël a été exprimée par le secrétaire général de l’OTAN, Jaap de Hoop Scheffer, qui a déclaré que l’OTAN ne remettrait jamais en question les activités nucléaires d’Israël.
Même les pays arabes ne remettent jamais en cause cette situation. Le prix à payer contre le silence arabe personne ne sait comment il est payé. Mais la situation de deux poids-deux mesures relative aux nucléaires iranien et israélien n’a d’équivalent que la situation anachronique de l’occupation israélienne des territoires arabes. Cette situation explique, mais ne justifie pas l’ascension de la haine anti-occidentale qui ne cesse de prendre des proportions jamais égalées.