Régionalisation avancée : Les présidents s’impatientent

Les régions ont encore du chemin à parcourir pour accomplir leurs missions en toute autonomie. En cause, «les multiples défis qui freinent l’activité des entités régionales», a déploré Mohand Laenser lors du forum parlementaire des régions, organisé hier par la Chambre des conseillers.

Le président de l’Association des présidents des régions, fustige essentiellement le retard enregistré dans la mise en œuvre de la déconcentration.Or, «la viabilité de la gouvernance territoriale est conditionnée par le principe de libre administration consacré par la Constitution de 2011», a-t-il souligné. En matière de politiques publiques, les intervenants s’accordent à pointer la prédominance d’une vision centralisée. Le président du CESE, Nizar Baraka, n’a pas manqué de rappeler que l’approche participative s’impose avec la régionalisation avancée. «Population locale et acteurs locaux doivent être impliqués dans le processus d’élaboration, d’exécution et de suivi des politiques publiques», a-t-il dit. Dans ce sens, il a appelé à la création de nouveaux espaces de dialogue et de concertation pour consacrer la démocratie participative et ainsi, veiller à la reddition des comptes. Mohand Laenser voit plutôt en ces espaces un cadre nécessaire pour la coordination entre les acteurs locaux et le pouvoir central.

Par ailleurs, le chef de la région de Fès-Meknes a cité plusieurs obstacles à la mise en œuvre de la régionalisation avancée. En tête, la mobilisation des ressources financières en faveur des régions. «Il ne s’agit pas d’injecter de nouvelles ressources mais de les répartir équitablement», a-t-il précisé. Pour rappel, la loi organique sur la région consacre 5% du produit de l’IS, 5% de l’IR et 4% des recettes de la TVA aux régions. «Certes, le coût financier de ce dispositif est lourd, mais il faut miser sur les bénéfices qui en découleront», ajoute l’ex-ministre de l’Intérieur.  Mais en plus des moyens financiers, l’Etat est également appelé à doter les régions de plus de ressources humaines.

L’autre contrainte sur laquelle bute la promotion du rôle de la région, et par conséquent la mise en œuvre de la régionalisation avancée, concerne la promulgation des décrets d’application.  D’où «le défi de fixer un agenda législatif pour accélérer la cadence et renforcer la concertation entre le pouvoir central et les différentes régions», comme l’a indiqué le président de la Chambre des conseillers, Hakim Benchamach.

H.B.

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