Rentrée universitaire : à quand une révision du décret de la création de l’ISADAC?

Mohamed Nait Youssef

Il est 9h30. Le concours ouvert aux candidats d’accès à l’Institut Supérieur d’Art Dramatique et d’Animation Culturelle Rabat (ISADAC) va bon train. Cette année, comme la précédente d’ailleurs, la rentrée intervient dans un contexte marqué par la pandémie.

Pour l’institut, l’enjeu, nous explique Rachid Mountasar, directeur de l’ISADAC, c’est d’intégrer le système universitaire à partir du cahier des charges pédagogique.

D’après lui, il y a plusieurs entraves au niveau des textes de lois.  Mais, selon ses dires,  cela n’empêche pas qu’il y ait une révision du décret de la création de l’institut tout en prenant en considération la spécificité de la formation.

«En ce qui concerne l’enseignement supérieur, le responsable de chaque unité devrait avoir un doctorat ;  chose qui pose un problème au sein de l’institut parce que le corps professoral de l’institut se compose de deux catégories à savoir les professeurs de l’enseignement artistique qui sont aussi des professionnels dans de différentes spécialités (l’interprétation, la scénographie, l’animation culturelle) et la catégorie des professeurs de l’enseignement supérieur.», a-t-il expliqué. 

À quand un statut spécifique dédié aux professeurs de l’enseignement artistique ?

Pour Rachid Mountasar, le grand problème de l’institut  réside dans l’absence d’un statut spécifique dédié aux professeurs de l’enseignement artistique, ce qui rend la tâche du changement du système pédagogique difficile afin d’en avoir un enseignement artistique supérieur de qualité.

«Il faut régler ce problème du statut parce qu’on n’a pas le master ni  un centre de formation doctoral depuis la création de l’institut. Or, le grand chantier c’est de travailler sur le système du bachelor.», a-t-il fait  savoir.

Une offre pédagogique de qualité…

Qui dit une formation de qualité, dit une charte pédagogique au niveau  rependant  aux attentes du marché.  Dans ce cadre, Rachid Mountasar a appelé à  une révision de l’offre pédagogique en créant  de nouveaux modules comme le théâtre pour enfants, les marionnettes et la filière de la scanographie.  «Un des points  positifs du bachelor est celui de la formation qui s’étalera sur  4 ans au lieu de 3 ans. Dans cette optique, il faut des interlocuteurs sur le plan juridique au niveau du ministère de l’Enseignement supérieur pour arriver  à les convaincre de cette particularité de la formation à l’institut. », a-t-il souligné dans une rencontre avec Al Bayane. 

Auparavant, ce sont 20 étudiants qui ont eu  la possibilité d’accéder à  l’institut. Aujourd’hui, le nombre a été augmenté à 30 étudiants.

Quid des  nouveautés ? 

Cette année, l’institut a séparé entre les filières, à savoir un concours de l’interprétation (14 étudiants), un concours de l’animation culturelle (10 étudiants)  et un concours de la scénographie (6 étudiants). «Ces chiffres sont liés à l’intégration des lauréats dans le marché du travail. », affirme Mountasar. Ces dernières années, le Maroc a connu la création de plusieurs structures culturelles  (plus de 12 centres culturels seront inaugurés). Pour le directeur  de l’ISADAC, il y aura un manque au niveau de la gestion et de la programmation de ces établissements.

Une nouvelle structure…

Une autre nouveauté, c’est que l’institut déménagera à une nouvelle construction après 30 ans de sa création, et qui respectera la particularité de la formation qui sera dotée de salles dédiées à l’interprétation, à l’animation culturelle, à la scénographie et une salle de spectacles… « L’espace n’est pas fixe  mais mobile. », précise le directeur.

Des conventions pour renforcer  l’offre pédagogique

Cette année, l’institut a signé trois conventions pour renforcer sa présence sur scène. La première convention a été signée avec l’Ecole Supérieure des Arts Visuels de Marrakech (ESAV), une convention avec l’association Tensift et une convention avec théâtre de l’Aquarium. La Covid-19 nous a poussés à travailler au niveau local en attendant une éventuelle ouverture. », conclut-il.

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