Rétrospective du cinéma russe: Hymne à la vie

Un petit bout de Russie s’est invité, dimanche soir à la 16ème édition du Festival international du film de Marrakech qui propose cette année une rétrospective consacrée à la cinématographie russe, avec la projection du long-métrage « Bouge pas, meurs, ressuscite » du réalisateur Vitali Kanevski.

Ce film en noir et blanc (1h45min) constitue un hymne à la vie au lendemain d’une triste guerre où l’amour naît du désespoir dans un univers accablé.

Ses événements se passent en Sibérie, une ville minière qui abritait, à l’époque soviétique, un camp de prisonniers japonais et servait de lieu de résidence pour dissidents et opposants au régime stalinien.

Le film relate les tribulations d’un jeune garçon de 12 ans, Valerka, plein de vie, débrouillard mais maladroit, et sa complicité avec son amie, Galia. Ensemble ils tentent de survivre dans le chaos de cette petite ville transformée en prison à ciel ouvert.

Mettant en arrière plan la misère, la brutalité et la précarité de survie dans les camps de travail, le réalisateur tente à travers cette autobiographie tournée sur les lieux mêmes où il a vécu son enfance, à Soutchan, près de Vladivostok dans l’Extrême-Orient soviétique, de mettre en lumière les conditions rudimentaires d’un pays en proie au chaos et au désordre.
Teintée d’amitié voire d’amour et de solidarité, cette histoire raconte le périple de Valerka, élevé que par sa mère, qui tente d’améliorer sa vie en vendant du thé à la criée aux ouvriers du coin et aux soldats amputés.

Il a comme principale concurrente, Galia, à qui il va faire quelques sournoiseries de manière à voir ses propres ventes dopées. Mais la fillette n’a pas l’âme vengeresse et c’est elle qui va systématiquement le sortir de situations délicates, provoquées par ses innombrables farces, notamment le coup de la levure jetée dans les toilettes de l’école, en plein milieu d’un défilé à la gloire de Staline.

Un jour, pour rigoler, il fait dérailler un train, c’est ainsi que les choses deviennent compliquées. Recherché par la police, il décida de fuir à Vladivostok où il croisera la route d’une bande qu’il ne va plus quitter. Les aidants au cambriolage d’une bijouterie, Valerka va se rendre malgré lui complice d’un crime, avant de pouvoir malgré tout rentrer au bercail, une nouvelle fois avec l’aide de Galia.

Malheureusement, ces malfaiteurs ont fini par les retrouver et les faire payer cher. Né en 1935 à Soutchany, Vitali Kanevski a étudié à la faculté de formation des réalisateurs de l’Institut national de la cinématographie (VGIK) où il étudie sous la direction de Mikhaïl Romm. Il a obtenu son diplôme de réalisateur en 1977. Son premier long métrage « Bouge pas, meurs et ressuscite » a été présenté dans la section « Un certain regard » au Festival de Cannes 1990 où il a remporté la Caméra d’or.

La 16ème édition du Festival international du Film de Marrakech rend hommage au cinéma russe dans le cadre d’une rétrospective consacrée à cette cinématographie. Au total, une trentaine de films sont projetés dans ce cadre, dont la pellicule « Zoology », en lice aux côtés de 13 autres films pour remporter l’Etoile d’Or dans le cadre de la compétition officielle, en vue de découvrir la riche histoire et l’art cinématographique russe.

(MAP)

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