A l’approche de chaque fin du mois, l’inquiétude relative à la perception des salaires taraude l’esprit du personnel de la Samir. Depuis l’annonce du jugement relatif à la liquidation judiciaire de la raffinerie de Mohammedia et donc, la levée de l’ATD (avis du tiers détenteur), le syndic met les bouchées doubles pour forcer le recouvrement de factures impayées et pourchasse les clients pour renflouer les caisses et payer les salaires.
La crise de la Samir déclenchée le 5 août 2015 pèse encore de tout son poids au quotidien sur le moral du personnel. En ce mois de juin, on évoque de nombreux problèmes liés au recouvrement à cause de la mauvaise foi et/ou de la réticence de certains grands clients de la boite à honorer leurs factures. Le syndic n’a pas pu faire rentrer assez d’argent pour couvrir le paiement de la totalité des salaires. Certaines sources anticipent déjà le retard dans l’opération de versement des salaires. Il est vrai que jusqu’aujourd’hui, les choses se déroulaient normalement. Avant le jugement de la Cour d’appel de commerce de Casablanca en faveur d’une liquidation judiciaire, la douane saisissait tous les avis à tiers détenteurs (ATD), ce qui lui permettait de faire des rentrées d’argent et donc, de payer les salaires.
Actuellement, la situation se complique et le manque de visibilité s’aggrave davantage. L’outil de production n’arrive toujours pas à démarrer. L’actionnaire principal s’est désengagé de toutes les responsabilités et a décidé de saisir le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) et le tribunal de l’Union Européenne pour réclamer des indemnités. L’Etat quant à lui préfère patienter avant de prendre les mesures nécessaires pour sauver ou ne pas sauver la raffinerie de Mohammedia. La question reste posée : jusqu’à quand le syndic peut-il garantir les salaires du personnel et avec quels moyens ?
Notons que la cour d’appel de commerce a statué, le mardi 21 juin, sur la demande de prolongation de l’activité de la Samir pendant 6 mois.
Fairouz El Mouden