Sur la rencontre au sommet entre Poutine et Xi Jinping

Attendons pour voir…

Au deuxième et dernier jour de la visite «d’amitié, de coopération et de paix» qu’il a effectuée, la semaine dernière, en Russie, le président chinois Xi Jinping qui, avait eu, la veille, un tête-à-tête avec son homologue russe Vladimir Poutine a été convié à un dîner d’Etat au Kremlin. Le président russe a profité de ce dîner pour affirmer que « la coopération russo-chinoise a (désormais) des possibilités et des perspectives vraiment illimitées » alors que son hôte a trinqué à la «prospérité» des peuples russe et chinois.

De la déclaration commune signée à cette occasion, par les deux parties, il ressort que Moscou et Pékin déplorent le renforcement, par Washington, de «la capacité d’armes non nucléaires de haute précision » ainsi que l’intention du Pentagone de créer un système mondial de défense anti-missile et (de) déployer des missiles dans plusieurs pays du monde afin de conserver un avantage militaire unilatéral».

En se félicitant, par ailleurs, du fait que leurs relations aient pu entrer dans une « nouvelle ère » face aux Occidentaux, les deux chefs d’Etat qui regrettent que les Etats-Unis soient devenus une menace pour la sécurité mondiale se sont insurgés contre tout éventuel déclenchement d’une guerre nucléaire à l’issue de laquelle il ne pourrait pas y avoir de vainqueur.

Pour rappel, le vendredi 24 Février 2023, date du premier anniversaire du déclenchement de l’assaut russe contre l’Ukraine, Pékin avait publié, sur le site du ministère chinois des Affaires étrangères, un plan de paix s’opposant à tout recours à l’arme nucléaire et appelant à la reprise du dialogue direct entre Moscou et Kiev.

Dans ce document, au sujet duquel les alliés de l’Ukraine sont restés très réservés par crainte de voir Pékin fournir des armes à Moscou,  il est clairement mentionné qu’en étant soucieuse de jouer «un rôle constructif», la Chine appelle à «respecter la souveraineté de tous les pays» et à «renoncer à la mentalité de la guerre froide», promeut l’«application égale et uniforme du droit international», rejette le fameux «deux-poids, deux mesures» qui préside aux relations internationales, met en garde contre la logique de l’«expansion des blocs militaires», invite les parties à «œuvrer ensemble à la paix et à la stabilité sur le continent eurasiatique» en s’interdisant toute «aggravation des tensions», s’oppose à «la recherche», au «développement» et à «l’utilisation» des armes chimiques et biologiques «par quelque pays que ce soit dans quelques circonstances que ce soient» ainsi qu’aux «attaques armées contre les centrales nucléaires» et invite, enfin, toutes les parties concernées à «prévenir résolument les accidents nucléaires d’origine humaine».

Aussi, en appuyant le plan de paix préconisé par la Chine dès lors qu’il comporterait des éléments qui pourraient «servir de base à un règlement [du conflit] en Ukraine» et permettre d’effectuer une avancée sur le chemin menant à la paix et en soulignant, par ailleurs, que Pékin est «pour la paix et le dialogue», le président Poutine a regretté que la proposition chinoise n’ait pas obtenue l’aval de Kiev et, par la même occasion, menacé de « répliquer » si Londres venait à fournir à l’Ukraine des obus contenant de l’uranium appauvri comme cela avait été évoqué précédemment par une responsable britannique.

Il est vrai que, pour le moment, rien n’indique que bien qu’ayant reçu l’aval de Moscou, le plan proposé par la Chine va contribuer à faire taire le grondement des canons en Ukraine et à asseoir la paix dans la région mais attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

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