Un beau parcours

Le 1er mai 1984, disparaissait Abbès Kabbage

Saoudi El Amalki

Né en 1916 à Tanger, il était le petit fils d’un garibaldien. Un grand père engagé politiquement avec ce dernier pour défendre l’unité de l’Italie. Un vieux garibaldien de 1870, commerçant entre le Maroc, la Turquie et basé à gênes une partie de son temps.

En 1938, la famille d’Abbés quitte Tanger pour Marrakech. Ilavait 22ans, il entame son parcours de militant…A la veille de la seconde guerre mondiale, il tient un meeting sur la montée du Nazisme à travers un exposé sur ‘’Mein Kampf’’. Mais il faut subvenir aux besoins de sa famille ‘’ruinée’’ par ce fameux grand père. Il est recruté à la conservation foncière, sabote ce service, se fait repérer rapidement, appréhendé et expédié en résidence surveillée à Agadir. Sa fiancée Henriette, une infirmière fraichement débarquée de Bordeaux , le suit dans son exil forcé. En poste à l’hôpital de Marrakech, elle en est renvoyée pour fréquentation d’un marocain, de surcroît militant.

Arrivés à Agadir, sans attache aucune, Abbés monte une petite unité de salaison de poisson en compagnie de son ami Emile CORCOS. Puis une rencontre avec Ahmad OUL HAJ AKHANOUCH en 1946.Ils mettent sur pieds une association sportive, le Hassania.en fait une couverture militante et politique avec leurs amis…Ils jouaient au football sur la plage d’Agadir sous l’œil dubitatif des gendarmes de l’époque (Hamouad Ben Lyazid, Moulay Chaffaï…). Un seul objectif, : le retour de la famille royale dans ses droits.

Abbés devient un des responsables de l’armée de libération,ainsi que le représentant de l’Istiqlal de la région du Souss.

Excédée, la ‘’résidence locale’’ sous l’influence d’un certain Fernand Barutel procèdent à l’arrestation début Octobre 1952 de Ahmed OULAHJ et d’Abbès.Ils sont déroutés sur Casablanca puis emprisonnés en zone sud début 1953 dans la prison de Goulimine. Leurs biens sont confisqués (notamment leur marbrerie installée à Yahchech.) et enfin libérés fin 1954, début 1955.Des bien qu’ils ne réclameront jamais. Abbés, adopté par la région, décide d’y rester pour éventuellement se lancer dans l’agriculture. A. Ould Haj, Si Wakrim (lui aussi emprisonné en leur compagnie) décident de tenter leur chance à Casablanca.

Et la vie continue pour ces hommes d’honneur. Puis la disparition tragique d’Abbés KABBAGE le 1er mai 1984.Déja 40 ans et il est toujours, à jamais présent dans nos cœurs et nos esprits.

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