«Au Maroc, le franchisé recherche la franchise inexistante pour avoir un développement rapide»

Jihane Benslimane, Consultante en management franchise et DG de Hera Consulting Group

Propos recueillis par Kaoutar Khennach

Le consultant en Franchise accompagne  les franchiseurs ou futurs franchiseurs et les franchisés dans la mise en place d’un projet de franchise, l’étude de faisabilité du projet, la création  du projet, son optimisation et son développement.  Pour assurer le développement d’un réseau de franchise, il est important de se faire accompagner par un cabinet afin d’avoir une prise de recul et des solutions optimisées en temps réel sur les problématiques auxquelles le groupe est confronté. Les cabinets de conseil en franchise aident à établir «des normes» de fonctionnement qu’ils déploient auprès de tous les franchisés du réseau de leur client. Ces «normes» communes permettent de conditionner la réussite, un mode de management et une gestion optimisée. Jihane Benslimane, Consultante en management franchise et directrice générale de Hera Consulting Group nous parle, dans cet entretien, du métier du conseil en franchise et explique la différence entre un entrepreneur de sa propre marque et un franchisé…Les propos

Al Bayane : Comment Hera Consulting gère le  «conseil en franchise»?

Jihane Benslimane : Notre valeur ajoutée porte sur tous différents domaines de la chaîne de management stratégique de porter du réseau tels que les études de marché et les attentes consommateurs; le développement (stratégie, communication, sélection des franchisés), développement des marchés internationaux ; l’animation du réseau : mise en place d’une nouvelle stratégie commerciale, aide et évaluation des franchisés ; la formation: initiale et continue des franchisés et de leurs équipes ; le Business Model et l’aspect juridique et financier.

Malheureusement sur le marché marocain, nous observons le lancement de plusieurs réseaux de franchise avec une très bonne idée de départ, un bon concept, mais sans validation des attentes du consommateur final ou encore du franchisé ni la mesure des spécificités inhérentes à la franchise. De Ce fait, nous découvrons dans nos missions des savoir-faire mal verrouillés ou mal transmis, des modèles économiques défaillants ce qui résulte à un mécontentement des franchisés ou des franchisés en grande difficulté.

Quelle est la différence entre un entrepreneur de sa propre marque et un franchisé?

L’entrepreneur est une personne qui crée une activité économique, une entreprise et en définit une marque, une future franchise. De ce fait, le franchiseur est l’entité qui détient une marque ou une enseigne.

Les différents établissements du réseau franchisé, fonctionnent tous selon un même concept, un savoir-faire et des processus définis par le franchiseur. Ce sont ces éléments, mais pas uniquement, que le franchiseur mettra à disposition de son franchisé pour exploitation.

Le franchiseur doit transmettre son savoir-faire, ses compétences, sa motivation  et ses techniques dans le secteur d’activité, afin de donner les moyens à ses franchisés de réussir, de se développer et de créer des résultats.

Pour se développer rapidement sans ouvrir ses propres établissements, l’entrepreneur de franchise ou franchiseur décide de mettre en place des franchises. La franchise est une manière de fidéliser la clientèle, tout en la multipliant et d’agrandir une implantation géographique. En effet, celle-ci permet donc de croitre le chiffre d’affaires de l’enseigne dans sa globalité et surtout rapidement une notoriété nationale ou internationale.

Selon votre expérience en conseil entrepreneurial, les porteurs de projets préfèrent-ils de se lancer dans la franchise?

Souvent, le franchisé est un entrepreneur, novice ou aguerri, qui souhaite monter son entreprise dans un domaine spécifique, sans toutefois partir avec les aléas d’une enseigne inconnue du public. De ce fait, les risques financiers en découlant sont réduits. Le but du franchisé est d’exploiter le concept et la marque du franchiseur. Le franchisé s’engage donc à respecter les normes fixées par le franchiseur.

Au Maroc, nous remarquons dans nos missions, que le franchisé recherche davantage la franchise internationale inexistante pour avoir un développement commercial rapide et un retour sur investissement conséquent.

La franchise est avant tout une collaboration gagnant-gagnant entre deux partenaires. Il ne s’agit pas d’une relation hiérarchisée, mais formellement commerciale, de sorte que l’entrepreneur de franchise, en complément de ses obligations, reste gérant de sa propre entreprise, en toute indépendance. La franchise est donc une sécurité pour celui qui souhaite monter son projet entrepreneurial, dans la mesure où il reprend une entreprise qui a déjà une expérience, une clientèle fidélisée et a déjà fait ses preuves.

Enfin, quels conseils donnez-vous aux futurs franchisés?

Nous remarquons que malgré la volonté du franchisé de bénéficier d’un acquis fourni du franchiseur, il a tendance à l’oublier et à vouloir tester des business model différents comme un entrepreneur qui démarre une entreprise.

Cela signifie qu’il n’utilise pas un acquis optimisé comme il se doit et perd de la vitesse de croissance.

Je conseille alors aux franchisés de prêter attention à l’accompagnement et à formations données par le franchiseur afin de lui permettre de maîtriser au mieux le concept et les procédures inhérentes à la marque ou à l’enseigne qu’il exploite. C’est un avantage considérable et non négligeable, surtout lorsqu’il s’agit de lancer une première entreprise. La communication est souvent un poste de finances très conséquent pour une entreprise, notamment pour les start-up. Dans la très grande majorité des cas, le franchisé bénéficient des campagnes nationales, locales ou internationales mis en place par le réseau.

Ensuite, je suggère que le franchisé concentre plus de temps au choix de l’emplacement ou du local du futur commerce ou encore sur les attentes consommateurs si il s’agit d’une franchise internationale (ex : faire des études de marché, des focus group sur le marché marocain avant de se lancer,…).

Il est essentiel bien entendu que le franchisé s’acquitte des droits d’entrée et redevances auprès du franchiseur, et respecte le savoir-faire, le concept de la franchise et les procédures du franchiseur.

Enfin, comme pour tout projet entrepreneurial, le franchisé doit établir un business plan avant de lancer son projet, éventuellement à destination des banques ou des associés en étant accompagné de cabinet de conseil de franchise.

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