Ecoles privées VS parents
Il semblerait que le gouvernement opte pour la politique de l’autruche à propos des désaccords entre plusieurs établissements de l’enseignement privé et les parents et tuteurs d’élèves.
Alors que la justice a rétabli dans leurs droits certains parents, qui ont saisi le juge des référés, l’Exécutif continue de fermer les yeux sur cette situation qui mine le secteur et qui hypothèque la prochaine rentrée scolaire. En effet, la circulaire encadrant le transfert d’un élève du privé vers le public demeure toujours la même et avec les mêmes conditions.
Les parents désirant transférer l’inscription de leurs enfants du privé vers le public devraient le faire avant le 22 juillet, alors qu’il s’agit d’un contexte exceptionnel qui exige des mesures exceptionnelles. Ce qui ne manquerait pas de provoquer de nouvelles tensions dans le secteur et de perturber la prochaine rentrée scolaire.
Car, les parents, qui n’arriveraient pas à boucler ce sinueux circuit administratif avant le 22 juillet, seraient dans l’obligation de saisir la justice des référés pour obtenir gain de cause et inscrire leurs enfants dans le public, comme le garantissent d’ailleurs les dispositions constitutionnelles. Ce problème de transfert minerait encore plus les relations qui sont déjà au bras de fer entre les parents d’élèves et les écoles privées à propos des frais de scolarité du dernier trimestre de l’actuelle année scolaire. Cette affaire, qui préoccupe l’opinion publique nationale depuis plusieurs semaines, semble être ignorée par le chef du gouvernement.
Ce dernier n’a pas pipé mot au sujet de ce bras de fer au conseil du gouvernement et lors de ses différentes interventions publiques. Ce mutisme pourrait être interprété par les lobbys du secteur de l’enseignement privé comme un feu vert pour enfoncer le clou et s’entêter envers et contre tous. C’est ce que laissent d’ailleurs entendre leur menace et leur chantage. Au début de la rentrée scolaire 2019-2020, pas moins de 52.000 élèves inscrits dans d’enseignement privé ont fait leurs inscriptions dans des établissements publics.
C’est dire que le nombre serait important lors de cette prochaine rentrée scolaire. Le ministre de tutelle, qui avait annoncé ces statistiques, avait assuré que son département est en train d’élaborer une étude de terrain pour expliquer les raisons qui ont poussé des familles à transférer leurs enfants du privé au public. Jusqu’à présent, l’étude du ministre n’a pas été rendue publique.
Mais, les raisons, qui sont à l’origine de cette migration, sont devenues le secret de Polichinelle. Tout le monde en parle. Tout le monde s’indigne. Mais le ministre de l’entend pas de cette oreille.
Belkassem Amenzou