Macron exhorte la communauté internationale à «agir vite»

Une visioconférence  sur le Liban

Le président français Emmanuel Macron a appelé dimanche la communauté internationale à «agir vite» pour aider le Liban à panser ses plaies après la terrible explosion qui a ravagé sa capitale et il a mis en garde contre la «violence et le chaos» alors que la colère gronde dans le pays face à une classe dirigeante discréditée.

De l’Américain Donald Trump à l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, en passant par les Premiers ministres italien et espagnol, une quinzaine de chefs d’Etat et de gouvernement étaient réunis en visioconférence autour d’Emmanuel Macron afin de mobiliser une aide d’urgence.

«Il nous faut agir vite et avec efficacité pour que cette aide aille très directement et en toute transparence sur le terrain à la population», a lancé le président français, depuis sa résidence d’été de Brégançon dans le sud de la France, à l’ouverture de la conférence.

Premier dirigeant à se rendre dans la capitale libanaise après l’explosion meurtrière, il avait déjà promis jeudi une aide rapide et massive de la communauté internationale.

Le président américain Donald Trump, qui devait prendre la parole, a d’ores et déjà promis une mobilisation des Etats-Unis. «Tout le monde veut aider!» a-t-il tweeté samedi après avoir parlé avec son homologue français.

Le pape François a aussi renouvelé son appel à aider «généreusement» le Liban, à l’issue de sa traditionnelle prière dominicale place Saint-Pierre.

Près d’une trentaine de pays étaient représentés à cette conférence de soutien, coparrainée par la France et l’ONU. Le président de l’Union européenne Charles Michel y a également assisté, de même que les dirigeants de grandes organisations internationales (FMI, Banque mondiale, Croix-Rouge…).

Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité d’«unité» de la communauté internationale, en indiquant s’attendre à ce que la Turquie et la Russie apportent leur soutien, de même qu’Israël, qui «a manifesté son souhait d’apporter une aide».

L’énorme déflagration mardi, dans un entrepôt du port de la capitale libanaise, a fait au moins 158 morts, 6.000 blessés, des dizaines de disparus et des centaines de milliers de sans-abris.

Emmanuel Macron a énuméré quatre priorités pour l’aide d’urgence internationale : la santé, l’alimentation du pays – qui passait en grande partie par le port de Beyrouth, la réhabilitation des écoles touchées et la reconstruction de logements ravagés.

Paris a martelé que cette aide ne serait pas un «chèque en blanc» aux dirigeants libanais, honnis de la population qui dénonce leur corruption et leur incurie alors que le pays est déjà dans une situation économique critique.

De nouvelles manifestations sont attendues dimanche au lendemain d’une journée de mobilisation marquée par l’assaut de manifestants en colère contre des ministères.

Face aux risques de débordement, Emmanuel Macron a exhorté les autorités libanaises à «agir pour que le pays ne sombre pas et pour répondre aux aspirations que le peuple libanais exprime en ce moment-même légitimement dans les rues de Beyrouth».

«Nous devons tous ensemble tout faire pour que ni la violence ni le chaos ne puissent l’emporter», a-t-il averti. Il a pointé des «puissances» qui ont «un intérêt à cette division et au chaos», dans une référence apparente à l’Iran, en insistant sur la nécessité «d’unité» de la communauté internationale.

La communauté internationale avait promis 11,6 milliards de dollars de prêts et dons au Liban lors d’une conférence déjà parrainée par Paris en avril 2018. Mais faute de réformes structurelles, les montants n’ont toujours pas été débloqués.

(AFP)

Étiquettes , ,

Related posts

Top