Malgré sa résilience au Covid-19
Sodexo, numéro deux de la restauration collective, prévoit un deuxième semestre encore très marqué par l’épidémie de Covid-19 mais, grâce à sa «résilience», s’attend à boucler fin août son exercice décalé avec un chiffre d’affaires amputé de 3 milliards d’euros (-13,7%).
Le groupe, contraint de fermer de nombreux sites dans le monde, a fait état mardi d’un chiffre d’affaires de 3,9 milliards d’euros pour son troisième trimestre (de mars à mai), en baisse de 29,9% sur un an, soit «plus favorable que l’hypothèse initiale de -33% annoncée en avril», selon un communiqué.
«Nous avions fait tout un tas d’hypothèses début avril et nous avions encore beaucoup d’incertitudes. Nous avons été relativement surpris, positivement, essentiellement par le volume (des repas) des écoles qui s’est un peu mieux maintenu qu’anticipé», a résumé Denis Machuel, directeur général, lors d’une conférence téléphonique. Il a précisé que «des repas ont été réaffectés par les municipalités à des familles dans le besoin, principalement aux États-Unis et un peu en France. À Marseille par exemple, la cuisine centrale a rouvert rapidement pour servir 5.000 repas par jour, contre 50.000 habituellement, à des familles défavorisées».
M. Machuel souligne également que «la production a été maintenue dans de nombreuses industries, et des services essentiels de nettoyage, d’entretien et de sécurité se sont poursuivis même sur des sites fermés. Nos équipes ont aussi su s’adapter en lançant par exemple de nouveaux services de livraison de repas, au Brésil ou en France». Pour son quatrième trimestre, qui sera clos fin août, Sodexo se fait «plus prudent en matière d’impact sur le chiffre d’affaires», en prévoyant une baisse de 27% par rapport à son hypothèse initiale de -15% en avril.
Pour l’ensemble du second semestre, le groupe qui emploie 470.000 collaborateurs dans 67 pays anticipe une baisse de 28% du chiffre d’affaires, «soit environ 3 milliards d’euros ou -13,7% sur l’exercice». «Le premier semestre était bon, c’est cela qui nous permet de n’avoir finalement une baisse sur l’année que de cet ordre-là, même si ce sont tout de même trois milliards d’euros», tempère Denis Machuel.
Lors de son exercice précédent, Sodexo avait réalisé près de 22 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Au total, sur les neuf premiers mois de son exercice, le groupe a engrangé un chiffre d’affaires de 15,6 milliards d’euros, en baisse de 7,9% sur un an. Il tient également à préciser que l’impact de la pandémie sur le résultat d’exploitation du deuxième semestre «sera meilleur que l’hypothèse initiale, et se situerait entre 20 et 23% de la baisse du chiffre d’affaires», contre 25% annoncés en avril.
Denis Machuel a mis en avant mardi «la pertinence de notre modèle d’entreprise, de notre positionnement unique, avec un portefeuille diversifié de services et une solidité financière qui nous permettront de sortir plus forts de cette crise». Il souligne cependant que le premier semestre du prochain exercice «sera encore difficile», soulignant notamment que le secteur du Sport et des Loisirs «est le plus impacté» car «le tourisme va reprendre doucement», sans compter que «le télétravail s’installera en proportion un peu plus importante qu’avant le Covid».
«Il y a encore beaucoup de paramètres qui bougent, j’espère qu’on a touché le fond à l’époque où on est, mais il y a encore beaucoup d’incertitudes, nous y verrons plus clair après l’été», a résumé le directeur général. Sodexo rappelle que la pandémie a commencé à affecter dès la deuxième quinzaine de janvier son activité en Chine, où le groupe signale une «forte reprise» lors du troisième trimestre pour sa principale activité de Services sur site. En revanche, les «conséquences économiques» liées au virus «s’accélèrent actuellement en Inde et en Amérique latine».