2021, année de stimulation du marché des capitaux

Kaoutar Khennach

Face à la crise économique causée par la pandémie du Covid-19, le marché des capitaux marocain s’est placé comme une source complémentaire de financement. Ainsi, 2021 se veut une année de mobilisation du marché des capitaux pour la relance économique et l’accompagnement de l’ensemble des opérateurs en quête de croissance et de rentabilité.

En effet, le marché des capitaux constitue une source de financement complémentaire importante aussi bien pour les entreprises privées que publiques et peut drainer l’épargne grâce aux mécanismes d’appel public à l’épargne et de levée de fonds auprès d’investisseurs nationaux et internationaux.

Ainsi, l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) a dévoilé un nouveau plan triennal au titre de la période 2021-2023. Ce nouveau plan stratégique de l’Autorité repose sur 4 grands piliers déclinés en 10 leviers d’actions prioritaires, portés par une vision unique: un marché des capitaux au service du financement de la relance économique.

Le premier pilier de ce plan porte sur la facilitation du recours au financement par le marché des capitaux, à travers une approche plus adaptée aux besoins des entreprises et des porteurs de projets, un développement réglementaire en phase avec les évolutions et les besoins du marché et un engagement continu en faveur de l’éducation financière. L’AMMC entend également, promouvoir une régulation adaptée à l’innovation via un encouragement continu du développement des produits innovants et durables, un accompagnement soutenu de l’opérationnalisation des nouveaux produits et marchés et une veille active des évolutions à l’international.

Le renforcement de la protection de l’épargne en consolidant la nouvelle approche de supervision, constitue le troisième pilier du nouveau plan stratégique qui prévoit un renforcement de l’intégrité et de la transparence du marché ainsi que des contrôles renforcés et une efficience améliorée. En quatrième lieu, le plan stratégique prévoit d’accélérer la modernisation de l’AMMC et l’inscrire dans un processus de transformation digitale.

Par ailleurs, les petites et moyennes entreprises (PME) se voient offrir de nouvelles perspectives, suite au lancement d’une offre intégrée dite « Offre PME » permettant de faciliter l’accès au financement par le marché des capitaux à cette catégorie d’entreprises.

Fruit d’un protocole d’accord entre l’AMMC, la Bourse de Casablanca, Maroclear et l’Association Professionnelle des Sociétés de Bourse (APSB), cette offre est destinée aux PME souhaitant s’introduire en bourse sur le nouveau Marché Alternatif de la Bourse de Casablanca. Cette offre repose sur l’instauration d’une tarification plus avantageuse grâce à une réduction de 50% des commissions d’introduction au Marché Alternatif de la Bourse de Casablanca, appliquées par chacune des parties et l’optimisation des procédures d’accès au marché.

Aussi, le Nouveau Modèle de Développement (NMD), s’est fixé comme ambition d’accélérer le développement des marchés des capitaux, notamment le marché boursier. Le Pari du NMD vise à faire du Maroc une place financière attractive, où grandes et petites entreprises à fort potentiel de croissance, marocaines ou africaines, ont vocation naturelle à lever des financements, et une place qui attire des flux financiers conséquents en quête de placements rentables dans des créneaux porteurs et d’avenir. Outre la satisfaction des besoins internes en financement classique ou alternatif, le Maroc serait en mesure de capter des parts de marché en Afrique (au-delà du secteur bancaire), notamment dans le montage financier des grands projets.

Cette concrétisation devrait passer, en effet, par quatre principaux piliers. Il s’agit de la restauration de la confiance à l’égard des marchés des capitaux à travers un exercice effectif des fonctions de régulation assurant la sanction forte et impartiale des délits, tout en facilitant les activités de nature à impulser une dynamique vertueuse aux marchés des capitaux. L’accélération du processus législatif pour faire évoluer le cadre légal et réglementaire des marchés des capitaux de manière rapide et continue.

L’élargissement de la base d’émetteurs et d’investisseurs à travers l’introduction en bourse d’entreprises publiques, la création d’un marché dédié aux matières premières, l’assouplissement des règles applicables à certaines catégories d’entreprises pour les inciter à s’introduire en bourse, et le développement du marché de la dette privée. Et enfin l’introduction de nouveaux instruments et produits financiers de nature à accroître la liquidité du marché avec notamment la mise en place des marchés à terme et des produits dérivés.

En chiffres, le NMD ambitionne de faire passer la capitalisation boursière totale de 54% du PIB en 2019 à 70% en 2035 et les émissions d’actions d’une moyenne annuelle de 100 M$ entre 2015 et 2019 à une moyenne annuelle de 1 Mrd $ entre 2021 et 2030, puis à une moyenne annuelle de 5 Mrd  $ entre 2030 et 2035. Le NMD insiste également sur l’importance de diminuer le poids des banques dans la capitalisation boursière de 35% à 20% en 2035, de porter le nombre de sociétés cotées de 76 en 2019 à 300 en 2035, le nombre d’entreprises dont la capitalisation boursière est supérieure à 100 M$ de 45 en 2019 à 150 en 2035 et le pourcentage des transactions faites par des investisseurs internationaux de 10% à 25%.

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