25e anniversaire du Traité de Maastrich

Il y a 25 ans, jour pour jour, ce 7 Février 2017, que, dans la petite ville hollandaise de Maastrich, chef-lieu de la province du Limbourg, douze pays européens avaient signé l’acte fondateur de l’Union Européenne qui jeta les bases qui permettront, dix années plus tard, d’adopter une monnaie unique.

Mais pourquoi le vingt-cinquième anniversaire de cette union est-il fêté dans la discrétion alors qu’à son début la signature de cet accord avait suscité un très fort engouement ? Et pourquoi serait-il devenu aujourd’hui le symbole d’une Europe montrée du doigt par des eurosceptiques qui la jugent comme étant dysfonctionnelle et coupée des peuples?

Si l’on en croit Eric Dor, économiste à l’IESEG, le principal apport du traité de Maastrich serait qu’il a «permis l’instauration de l’Euro auquel les Européens seraient très attachés en dépit de la crise». Mais il convient de signaler, toutefois, que les critères relatifs au PIB, au déficit ou à la dette n’ont été respectés par aucun de ces grands pays européens que sont la France et l’Allemagne restés persuadés que leur adoption n’aurait pas permis d’éviter que les écarts ne se creusent entre les Etats. D’ailleurs malgré les règles fixées par l’Europe l’endettement des ménages portugais et irlandais avait atteint des records absolus.

Ce dysfonctionnement s’expliquerait, en grande partie, si l’on en croit, Patrick Artus, parce que dès lors qu’il était «privé de volet social» ce traité s’était trouvé dans l’incapacité «d’instaurer un système de redistribution qui permettrait de corriger les divergences» donnant lieu, ainsi, à l’absence d’un mécanisme à même de résoudre la crise quand l’un ou l’autre des Etats se trouve menacé de faillite; ce dont les dirigeants européens n’ont pris conscience que lorsqu’en 2010 la Grèce a vécu les heures les plus sombres de son Histoire puis lorsqu’en 2012 ils ont dû affronter la crise des dettes souveraines.

Mais qu’y aurait-il lieu de faire aujourd’hui «dans cette Europe élargie mais aussi plus divisée», selon Sophie Vanhoonacker, une spécialiste des affaires européennes à l’Université de Maastrich, pour redonner l’espoir aux populations du vieux continent et rallumer la flamme d’un traité qui a été sérieusement malmené par les crises de l’euro, de la Grèce, de la migration, du Brexit quand la Grande-Bretagne a choisi de claquer la porte et de tant d’autres encore ?  La solution consisterait-elle à s’orienter vers «moins d’Europe» ou, comme le souligne Theo Bovens, vers «une autre Europe» ?

Quoiqu’il en soit, la décision reste entre les mains des leaders politiques qui doivent prendre leurs responsabilités. Le feront-ils ? Rien n’est moins sûr, pour l’heure même si les Maastrichois qui ont foi en l’Union adresseront bientôt à Bruxelles le programme généré par une année entière de discussion menées dans le cadre du 25ème anniversaire du traité de Maastrich au titre de la construction d’une Europe «plus naturelle».

Nabil El Bousaadi

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